Meme parmi ceux qui se disent animefans, certaines personnes se trompent completement sur le sens de ce mot, assimile a tort a "manga amateur pornographique, generalement mettant en scene des personnages deja existants". Sauf que pas du tout. Meme si un grand nombre de dojinshi correspondent effectivement a cette appelation, cela n'en represente qu'une partie.
Pour faire simple, dojinshi pourrait se traduire par fanzine, ni plus ni moins. D'ailleurs le terme anglophone fanzine fut lui aussi conjointement utilise a une epoque (j'en ai pour preuve une rubrique dans un vieux numero d'Animage ou de OUT, je ne sais plus lequel et j'ai la flemme de regarder dans ma bibliotheque).
Il existait deja des dojinshi a la fin du XIXeme siecle, mais evidemment pas question de manga ou d'anime ici! :) Il s'agissait plutot de nouvelles, de poesies, d'essais litteraires; ce n'est evidemment pas ce dont je desire parler.
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Un dojinshi qui traite de cinema |
Les premiers dojinshi (au sens qui nous interesse ici) sont apparus quelque part au debut des annees 70, conjointement
au cosplay, c'est evidemment lie au boom Yamato, l'anime qui a donne naissance justement au mot anime (auparavant on disait "telebi manga") et au mouvement animefan, mais aussi a une grande popularite des shojo manga. A cette epoque, les fanzines nippons n'etaient pas tres differents de ce que l'on pouvait trouver en Occident. Je vais prendre l'exemple de Spaizer, un dojinshi edite par un fan-club non-officiel de Grendizer, 22 numeros parus entre la fin des annees 70 et le debut des annees 80, qui est un peu mon Graal, tout en sachant que je ne le possederai jamais (on reparlera de la disponibilite des dojinshi plus bas dans l'article), meme si j'ai quand meme la chance d'avoir la majorite des numeros sous formes de photocopies, ce qui est deja en soi exceptionnel... Spaizer donc propose des avis de fans sur les episodes, des fanarts, des interviews de membres du staff, des model-sheet recuperes a la Toei (dont certains qui n'ont jamais ete publies dans des ouvrages officiels!), etc... Souvent ecrits a la main (meme pas tapes a la machine donc) et photocopies, ils se conservent mal au fil du temps. La baisse des prix de l'imprimerie et la technologie aidant, ce type de fanzine va disparaitre assez rapidement (je parle sur la forme hein, pas le fond). Il n'en demeure pas moins qu'il represente l'immense majorite des dojinshi au moins jusqu'au debut des annees 80.
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le Graal absolu |
Meme deja a l'epoque, pour se les procurer, cela n'avait rien d'evident. Hormis dans quelques Conventions de SF, a moins de connaitre les auteurs et qu'ils fassent de la VPC... Cela va commencer a changer lors de la premiere edition du Comiket en 1975. Les chiffres vont faire sourire, mais cette premiere edition n'a ramene qu'une TRENTAINE d'exposants et 700 visiteurs (actuellement 36000 exposants et 700000 visiteurs... On a donc multiplie par mille). Le public etait compose en gros a 10% de garcons fans de SF et 90% de collegiennes/lyceennes fans de shojo manga. Jusque la, le dojinshi de type manga parodique etait quasiment inexistant. Mais c'est lors de la seconde edition (en 76 donc) que l'on put en voir un, une parodie du manga Poe no ichizoku (vous ne connaissez pas? Moi non plus. Ca semble parler de vampires), detournee de maniere erotique. Autant dire que cela va etre une revolution...
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le guide du Comiket de 1976 |
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avant |
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apres |
En 79, on passe deja a 300 exposants / 4000 visiteurs.
A partir de ce moment-la, le nombre de fanzines de type manga parodique va vite exploser et devenir la norme... et bouleverser egalement le public du Comiket. Le phenomene yaoi debute reellement ici, par le biais d'anime tels que Grendizer, Daimos, ou Voltes V, qui se voient ainsi honteusement detournes. Parallelement, les fans de Yamato ou le tout nouveau Gundam sont toujours la, mais eux aussi vont changer d'orientation. On voit aussi debarquer les premiers dojinshi lolicon (je ferai peut-etre un jour un article sur le lolicon; genre que j'execre mais sur lequel on dit beaucoup trop de betises et ca m'enerve) et UN anime va vraiment tout changer: Urusei Yatsura. On ne s'en rend pas bien compte en France (1/il s'agit d'une serie mineure 2/elle est arrivee bien trop tard) mais ici, UY fut vraiment un raz-de-maree, une revolution qui a marque a jamais le monde otaku. Jusque la univers a majorite feminine, le Comiket va trouver une certaine "parite" tant du cote exposants que visiteurs. Il va falloir les separer, que ce soit au niveau du lieu ou des horaires.
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Danguard A, Voltes V, et meme du Isamu! |
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Danguard, Harlock, Daimos, Grendizer... dans un meme recueil |
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un des innombrables dojinshi sortis a l'epoque sur Urusei Yatsura |
Le milieu des annees 80 marque le boom du yaoi avec Captain Tsubasa, Saint Seiya, Samurai Troopers... D'un pur point de vue qualite graphique, il faut bien reconnaitre que les dojinshi dessines par des filles sont souvent bien plus soignes que ceux de leurs homologues masculins (ces derniers sont souvent tres moches, et on se demande avec le recul comment ils reussissaient a trouver preneur); cela va changer mais plus tard.
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Captain Tsubasa par Minami Ozaki (oui c'est Kojiro sur la couverture!!) |
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du Samurai Troopers |
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et du Saint Seiya |
L'explosion des parodies heterosexuelles (traduit de maniere totalement errone par "hentai" en Occident) elle, arrive plutot autour de 1991-92. Sailormoon est une des series qui y a grandement contribue. L'autre n'est pas un anime, car il s'agit de Street Fighter 2, qui du meme coup lance la mode des parodies tirees de jeux video, surtout de baston dans un premier temps. En 95, Evangelion viendra evidemment tout balayer sur son passage.
Je m'excuse d'avoir digresse aussi longtemps sur l'histoire du Comiket, mais cela me semblait indispensable.
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Sailormoon |
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Street Fighter 2 |
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Evangelion |
On va separer les dojinshi en gros en cinq categories:
-ceux composes d'articles; majoritaires jusqu'a la fin des annees 70 ils sont devenus franchement minoritaires. On peut penser qu'Internet a donne le coup de grace, et que les blogs/sites de fans les ont remplaces
-les fanfics (tres souvent pour un public feminin, meme si ca ne signifie pas necessairement yaoi pour autant)
-les manga/romans originaux, mettant donc en scene des personnages crees par l'auteur du fanzine. Moins courants que les parodies mais quand meme loin d'etre inexistants
-les parodies erotiques, que ce soit hetero ou homo; il est possible que le yaoi soit un peu plus repandu mais c'est tres tres difficile a evaluer. Par ailleurs, si un certain nombre de femmes dessinent de l'hetero (parfois en prenant un pseudo masculin), les hommes a faire du yaoi sont une espece quasi-inexistante
-les parodies non erotiques, peut-etre 30% du volume total (a vue de nez)
Je ne traiterai pas des autres types de dojin comme les jeux video ou les figurines.
Comme on le voit donc, les dojinshi porno ne representent qu'une partie du genre.
De nombreux mangaka ont debute leur carriere dans le fanzinat, comme CLAMP ou Yun Kouga. En general (retenez bien le "en general"), ils abandonnent une fois passes professionnels, ne serait-ce que pour des raisons de temps. Cependant, certains auteurs continuent meme apres, cela inclut egalement ceux qui n'ont pas eu assez de succes et qui par exemple ont vu leur manga stoppe en cours de publication, voire jamais edite en volume relie; l'auteur sort alors une version en dojinshi. Dans certains cas extremes, l'oeuvre finit bel et bien par sortir en manga professionnel apres coup (un seul exemple me vient en tete, de Mami Ito).
Le plus incroyable, c'est quand un auteur se parodie lui-meme, et la on ne pourra que penser a Joji Manabe (Outlanders, Caravan Kid, Capricorn...). Non seulement Manabe a pondu divers dojinshi porno sur Dirty Pair, Urusei Yatsura, ou Captain Harlock, mais EGALEMENT sur Outlanders! (si le manga de base disposait de quelques scenes erotiques sans plus, la on est bien dans le registre du porno) C'est quand meme un peu bizarre, imaginez par exemple si Rumiko Takahashi sortait une version X de Ranma 1/2...
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du CLAMP |
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Manabe se parodie lui-meme! |
Ce qui nous amene a la question cruciale des droits d'auteur. En France, essayez de publier, meme en amateur non remunere, des versions cochonnes d'Asterix ou de Lucky Luke (on ne parlera meme pas de Tintin, les editons Moulinsart etant connues pour leur surprotection de l'oeuvre de Herge a un point qui en devient ridicule), vous pourriez bien avoir quelques problemes avec les ayant-droits... La loi est-elle differente au Japon? Pas du tout, elle est meme moins permissive! Simplement, les auteurs/editeurs ont tendance a fermer les yeux. Pourquoi? Et bien parce que d'une part c'est plutot considere comme un hommage, et d'autre part parce que cela alimente l'industrie. Une serie qui marche va engendrer des dojinshi, qui vont eux-meme donner envie aux acheteurs de se procurer des produits officiels... J'irai meme jusqu'a dire que certain manga/anime ont connu un regain de popularite GRACE au monde du fanzinat! De plus, les fans considerent ce droit a la parodie comme etant presque inalienable. Si un ayant-droit decide d'attaquer un auteur de dojinshi en justice, et c'est deja arrive, une partie des fans va se mettre a boycotter l'oeuvre originale, tout simplement!
Certains arrangements sont parfois trouves, par exemple dans le cas de figurines. L'editeur accepte que soit mise en vente une quantite limitee et uniquement dans le cadre d'une vente une seule journee. Parce que dites-vous bien que ce marche peut se reveler tres lucratif...
On rapporte en effet le cas d'un auteur de dojinshi qui aurait reussi a gagner 60 millions de yen a l'annee! Enfin, auteur ou groupe je ne sais pas trop, mais cela reste enorme. Il existe en effet deux types de dojinshi: ceux realises de A a Z par une seule personne, et ceux faits a plusieurs mains (parfois au sein d'un fan-club).
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Acrobunch et Creamy Mami! |
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Urashiman! |
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Plus courant, du Dirty Pair |
Et j'en viens au cote pecuniaire de la chose...
Lors de leur sortie, cela depend evidemment du nombre de pages, du format, est-ce qu'il y a de la couleur ou pas... en moyenne on oscille entre 500 yen et 1500 yen. C'est plus cher qu'un manga (et meme beaucoup plus cher proportionnellement, vu qu'on depasse rarement les 40 pages) mais le tirage n'est pas le meme non plus! D'occasion par contre, c'est un autre monde.
On peut se plaindre des prix pratiques dans le domaine du retrogaming mais pour les dojinshi ce n'est pas mieux. Tout va dependre d'un certain nombre de facteurs, sachant qu'un dojinshi n'est que tres tres rarement reedite, donc si vous ne l'avez pas achete au moment de sa sortie, cela va etre franchement coton.
Si le dojinshi est l'oeuvre d'un ex-amateur devenu pro reconnu depuis, vous allez probablement douiller. Ce sont souvent les plus onereux mais pas toujours non plus. Je reprends l'exemple de CLAMP. Le studio a sorti un dojinshi sur Devilman qui ne cote "que" 4 a 5000 yen. Ce n'est pas si cher que ca dans l'absolu, mais c'est quand meme cinq fois son prix initial. Un recueil de model-sheet de Lodoss par Noboteru Yuuki himself vous coutera deja au moins 30000 yen. Une parodie de Urusei Yatsura par Kiyohiko Azuma a peu pres autant. Une parodie de Nadia par Satoshi Urushihara ne vaut par contre que 4000 yen.
Ensuite, on a les non-pro mais qui ont un incroyable coup de crayon comme Takumi Yamato qui propose des parodies X de City Hunter avec un style graphique quasiment identique a celui de Tsukasa Hojo! 30000 yen minimum, et a condition de les trouver.
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J'ai censure l'image pour ne pas avoir de problemes avec Blogger |
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La aussi, vous m'excuserez de ne pas avoir mis une page plus explicite |
Mais un autre facteur determinant des prix reside dans la popularite de la serie. A de rares exceptions pres, lorsqu'un anime/jeu est passe de mode, la cote des dojinshi associes s'effondre. On va reprendre l'exemple de Street Fighter dont je parlais plus haut. 1991-92-93 c'etait vraiment LA grande epoque de Street, un succes phenomenal meme chez les non-joueurs (vous trouverez de nombreux dojinshi mettant en scene la relation Ryu-Ken alors que leurs auteures n'ont probablement jamais touche a un pad de leur vie). Il n'etait pas rare dans certaines boutiques d'en voir a 3000 yen. Aujourd'hui, les memes dojinshi, meme a 10 yen, vous n'arriverez pas a vous en debarasser (je me rappelle avoir acquis un lot d'au moins 70-80 dojinshi pour 2000 yen ports inclus...)
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Ca vaut facile 10 fois moins qu'a l'epoque... |
Cela devient ainsi rapidement une passion ruineuse, et sauf coup de chance (j'avais achete un dojinshi de City Hunter genre a 500 yen, revendu 10 ans plus tard a 10000, et je ne sais pas du tout pourquoi!) vous ne pouvez pas vous dire que le cas echeant vous pourrez les revendre un jour, ils risquent plutot de finir a la poubelle.
Comment se les procurer? Et bien c'est vraiment une question d'epoque. Jusque vers la fin des annees 80, c'etait essentiellement en Convention (le Comiket avant tout bien sur mais n'oublions pas tous les mini-event a travers l'Archipel qui ont lieu tout au long de l'annee), ou par VPC, a condition d'une part d'avoir les references des fanzines voulus, de vous y prendre A TEMPS, les coordonnes de l'auteur, et d'autre part que ce dernier accepte de faire de la VPC (certains le faisaient mais pas tous). Puis on a vu des boutiques specialisees apparaitre, que le dojinshi ne represente qu'une partie de leur business (comme Mandarake ou Tora no Ana; mes recherches m'ont amene a decouvrir que le tout premier magasin a vendre du dojinshi remonterait a 1985, chez Manga no Mori, chaine disparue aujourd'hui), ou qu'il s'agisse de librairies presque exclusivement destinees aux dojinshi, chaines ou independants. Encore extremement nombreux il y a 20 ans, ces derniers ont presque totalement disparu. Jusque vers 2005, c'etait vraiment dans les boutiques qu'on allait acheter ses fanzines (neuf ou occasion), en dehors du Comiket evidemment. Anecdote perso: je me rappelle d'un petit magasin a Nagoya au 1er etage d'un immeuble, le deuxieme accueillant un... bordel (sic)
Internet? Et bien oui, Internet... Si l'importance du Comiket n'a pas faibli, pour le reste, tout peut desormais se faire sur le Net. Souci (ou pas), l'ecrasante majorite des vieux dojinshi de series has-been qui pulullaient dans les magasins et dont personne ne voulait semble etre partie dans la benne a ordures.
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Urusei Yatsura encore... |
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L-Gaim |
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Kimagure Orange Road |
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Gundam |
Mais s'il y a bien une categorie de dojinshi devenue aussi rare qu'un electeur de Jacques Cheminade, ce sont tous ceux anterieurs a la fin des annees 80, et bien plus encore les premiers dojinshi photocopies et rediges a la main des annees 70! Seul une rubrique dediee dans des magazines d'animation de l'epoque est la pour nous rappeler leur souvenir... Il n'y a que sur Yahoo Auction qu'on en voit eventuellement parfois passer, mais vraiment pas beaucoup, et qui partent souvent a des prix delirants. Du point de vue de la rarete c'est sur qu'un dojinshi sur Blaiger, Goshogun, ou meme un truc plus "mainstream" comme Kimagure Orange Road, ca n'a pas de prix. Meme si on se demande qui va bien acheter ca maintenant. Le public concerne a grand minimum 45 ans, voire beaucoup plus, et meme si les otaku ont une meilleure image qu'autrefois, collectioner les dojinshi fait encore partie des "passions inavouables". Vous etes un jeune de 15 ans, imaginez que votre grand-pere achete des parodies porno (souvent hyper mal dessinees) d'anime dont vous n'avez jamais entendu parler, je concois que cela puisse faire bizarre.




Dans un registre purement graphique, il faut bien admettre qu'un bon en avant prodigieux a eu lieu quelque part a la fin des annees 90, particulierement dans le domaine des dojinshi pour hommes. Je ne parle pas de la couleur a l'ordinateur mais bien du dessin pur (on peut etre un coloriste genial mais un dessinateur execrable). Et j'avoue n'avoir jamais compris pourquoi. Je ne parle pas de style lie a une epoque specifique mais bel et bien de la qualite du dessin (proportions respectees, etc). Je veux dire, depuis qu'on a decouvert la perspective a la Renaissance ca va quoi, on sait comment dessiner correctement... Alors pourquoi une telle majorite de dojinshi des annees 80, et dans une moindre mesure 90 sont si laids compares a ce qu'on peut trouver de nos jours???
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C'est beau! |
Comment se porte le monde du dojinshi aujourd'hui? J'ai l'impression que s'il est moins important qu'autrefois, il continue a avoir ses fans irreductibles mais cela concerne avant tout vraiment les jeunes generations sur les series actuelles.
Pour terminer, j'ai peut-etre oublie le plus important. Ca vaut quoi qualitativement parlant? Et bien comme pour le monde du manga pro, le sublime cotoie l'immonde... Il arrive que l'auteur copie a l'identique le style du mangaka original (j'en ai vu sur du Dragon Ball, du Hokuto no Ken, ou du Saint Seiya), et parfois la parodie est carrement plus belle que l'oeuvre originale! Le gros probleme des dojinshi c'est que souvent on ne peut se fier qu'a la couverture, et helas les mauvaises surprises sont plus frequentes que les bonnes. Quand on connait par avance l'auteur c'est deja mieux. Apres, au niveau du contenu il faut parfois avoir le coeur bien accroche (sauf si votre trip c'est de voir Sailormoon se faire prendre par un chimpanze, moi je ne juge pas - speciale dedicace a Didier :) )
L'etude du phenomene dojinshi est indissociable de celle de l'otakisme, et donc d'un point de vue sociologique c'est passionnant. Niveau artistique en revanche, il faut vraiment s'y connaitre pour eviter autant que faire se peut les mauvaises surprises.
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Hokuto no Ken |
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Saint Seiya Zeus Chapter, dans un style qui imite Kurumada a la perfection... |