jeudi 24 janvier 2019

La vague anti-DA japonais des annees 80-90, un racisme deguise?

Les plus jeunes ne le savent peut-etre pas forcement, mais a partir de l'arrivee de Goldorak en France en 1978, les attaques (de la part des medias, et des adultes en general) a l'encontre de l'animation japonaise etaient parfois d'une virulence peu commune. Mettons de cote tous les reproches totalement errones et a cote de la plaque dont j'ai deja parle ici, pour nous focaliser sur un aspect bien particulier.
L'idee de cet article m'est venu suite a la lecture d'un memoire universitaire paru en 2017 "Diffusion et réception du manga en France – L'exemple de Goldorak, de 1978 à nos jours" de Celine Epalle. Je ne m'etendrai pas sur la qualite du memoire en tant que tel (qui comporte quelques bourdes genantes, notamment au niveau de l'orthographe, ca fait tache dans ce genre de publication. Il reste interessant a lire mais il y aurait des choses a corriger), mais sur un court passage que je vais vous restituer ici. Ce que j'ai trouve dommage, c'est que le sujet soit tout juste survole, alors qu'a mon avis on tenait ici un point important de l'accueil fait a Goldo et consorts.

Le public de Goldorak et d'autres curieux ont été nombreux à être surpris par la représentation des personnages dans la série. Dans son article « Les héros de dessins animés – Le Japon et le commerce », Mireille Chalvon parle d'un héros de « race blanche », étonnant puisqu'il est Japonais (meme pas, vu qu'il est extra-terrestre...). Selon elle, son visage n'est « pas japonais », avec ses grands yeux à l'occidentale. La surprise nécessite des explications, apportée par des journalistes comme Guy Lagorge dans Télérama, qui dès 1979 expliquait la logique de « M. Chiaki Imada, patron de Tôei Film », qui « pour mieux exporter, […] invente des personnages de type européen » (mon Dieu, quelle annerie... On se demande ou il est alle chercher ca) La vision dévalorisée, parfois même discriminante qu'un certain nombre de Français portent sur les Japonais se manifeste dans l'adaptation française de l'épisode 14. En effet, Rigel, cherchant à imiter les Japonais et leurs traditions pour le nouvel an, s'adresse au Professeur Procyon dans un dialecte ''petit chinois'', ce qui révèle le caractère étranger du Japonais, vu comme peu habitué à la langue française : « Moi, heureux, saluer honorables compagnons ».
Ces remarques, souvent présentes lorsque le dessin animé est mis en question, et que la lettre du lecteur du Monde montrait également, dénotent d'un certain européo-centrisme, avec le rejet d'une esthétique étrangère. Le style jugé « occidental » par les Occidentaux, qui ne correspond pas aux caricatures qu'ils peuvent se faire des Japonais, est alors vu comme un moyen de copier le style européen pour s'en rapprocher, et amadouer un nouveau public potentiel. Nous savons qu'il n'en est rien, puisque le manga et la série Goldorak [...] n'avaient pas été pensés comme exportables avant l'intervention de Jacques Canestrier. 
Dans son analyse « Goldorak et la presse », Bounthavy Suvilay remarque que la série est presque toujours présentée comme un dessin animé japonais, et la presse insiste bien sur sa nationalité. Ici, l'adjectif « japonais » sonne comme un nom étrange et étranger, qui fait raisonner tout un imaginaire médiatique lié au Japon, peuplé de samouraï, de mercantilisme et de guerre, avec notamment le souvenir de Pearl Harbor.
 

Cela peut expliquer l'association réalisée par la presse, mais aussi par l'auteure du Ras-le-bol des bébés zappeurs, entre la société japonaise et la violence supposée des dessins animés que le Japon exporte. De même, un encadré tiré de la Revue Internationale des enseignants, proposé par la revue Ciné Jeunes en 1981, présente cette association comme des faits avérés, encourageant indirectement à la méfiance envers la production japonaise de dessins animés :
« Entre 6 heures du matin et minuit, les chaînes de télévision captées à Tokyo
montrent quotidiennement une moyenne de 90 meurtres, de 3 viols, et
des dizaines d'autres actes de violence. C'est ce qui résulte d'une enquête réalisée
pendant trois semaines consécutives sur les émissions des six chaînes de
télévision qui couvrent la capitale japonaise. Ce sont les femmes et, plus particulièrement,

les mères de famille qui se sont montrées les plus inquiètes face à cette vague de violence.
Les journaux consacrés aux programmes télévisés mettent eux-mêmes
en évidence les titres des émissions particulièrement violentes. Selon l'enquête, la
raison principale de ce phénomène réside dans la lutte accrue que se livrent
les différentes stations commerciales afin d'obtenir le plus fort taux d'écoute
pour les annonces publicitaires. Les organisations d'enseignants et de parents
d'élèves ont déjà mis en garde à plusieurs reprises contre cette évolution inquiétante.»


L'étonnante violence pour l'époque de ces dessins animés à destination des enfants est ainsi expliquée par la presse comme provenant de son origine et de la violence de la société japonaise. Il est à noter que dans l'extrait ci-dessus, les chiffres donnés portent sur l'ensemble des chaînes de télévision. Il peut autant s'agir de productions pour enfants, comme la référence aux parents et aux éducateurs semble l'indiquer, que de l'ensemble des productions à destination des adultes, et bien sûr, des informations télévisées. Au regard de l'ensemble des éléments, ces chiffres prennent une importance plus mesurée. (Je trouve  ceci affolant, dans le sens ou AU CONTRAIRE le Japon est un des pays les plus surs du monde (et l'etait encore davantage a l'epoque), et surtout si on compte le nombre de crimes televisuels, ben compare a une chaine francaise et ses nombreux feuilletons americains, pas sur que la balance soit plus lourde du cote de la tele nippone... Enfin, la television japonaise fait justement tres attention a son jeune public, en ne diffusant pas n'importe quoi a n'importe qui a n'importe quelle heure!!)


Il est intéressant de relever qu'au Japon, comme en France, ce sont les mêmes acteurs qui réagissent contre ces dessins animés violents à destination des enfants. Dans la même logique, Jacqueline Joubert parle en 1982 de Goldorak comme un dessin animé « très simpliste », mais qui plaît aux enfants de manière inexpliquée, témoignant pour elle d'une « efficacité japonaise » notable.
Au final, à partir de 1986, ce n'est pas moins de 30 heures hebdomadaires de dessins animés japonais qui sont diffusés sur les antennes françaises. Cette importance grandissante est ressentie comme une agression culturelle japonaise par une partie du public français. Dénoncer la violence et la bêtise de Goldorak et des dessins animés japonais, c'est donc en partie lutter contre ce qui peut être ressenti par certains comme une invasion de la culture japonaise qui entre en France par le biais caché de la production enfantine.

Aujourd'hui le Japon a la cote. Le Japon c'est cool. Toute l'annee, il y a des tonnes de manifestations liees au Japon. Des chanteurs nippons viennent se produire en France. Les librairies sont remplies de manga, et de nombreux films japonais (animes ou pas) sortent au cinema. Les gens mangent meme des sushi.
En 1985, cela aurait tenu de la science-fiction.

Deja un peu d'histoire, pour remettre les choses dans leur contexte. Le Japon fut le premier pays non Blanc d'une part a s'industrialiser (il fit egalement partie des rares a ne jamais s'etre fait coloniser), d'autre part a remporter une guerre face a une nation occidentale (la Russie en l'occurence en 1904-1905). Un choc. N'oublions pas non plus que l'Allemagne nazie s'etait alliee au pays du Soleil Levant, et quand on sait a quel point Hitler meprisait les peuples non-Aryens (alors, carrement des non-Blancs, vous imaginez! Dans Mein Kampf, les Japonais sont d'ailleurs decrits comme un peuple inférieur), cela prouve bien que le Japon etait de toutes facons devenu une puissance (sinon politique, tout du moins economique et militaire) avec laquelle il fallait compter.
Jamais l'Occident n'a pu l'accepter. Les Occidentaux et leur ethnocentrisme aveugle se sont toujours vus comme LA civilisation superieure, non seulement culturellement ou techniquement parlant, mais egalement racialement. Ils tombaient ainsi d'un pied d'estal vieux de siecles et de siecles.

La Seconde Guerre Mondiale finie, le Japon totalement en ruines et aneanti va se reconstruire pacifiquement. Et il compte bien prendre sa revanche... en gagnant cette fois une guerre commerciale! Et il va y parvenir. Jusqu'a 11% de croissance par an entre 1965 et 1970! Bien entendu, cette incroyable croissance economique a touche tout le Bloc Ouest (parce qu'en Europe de l'Est, du cote sovietique, ce n'etait pas vraiment similaire...), mais c'est dans l'Archipel qu'elle a ete la plus extraordinaire (les USA ne comptent pas, ils n'ont pas vu leur pays rase par la guerre eux). N'ayant peniblement redemarre son economie qu'en 1952, le Japon devient 2eme puissance mondiale des 1968! Et voit son PIB passer de 3% du PIB mondial en 1950 a 7,7% en 1973.
Puis arrivent les chocs petroliers, et l'Occident commence a sombrer, avec parallelement de plus en plus de chomeurs. Pourtant le Japon, s'il est bien evidemment concerne, s'en tire beaucoup mieux. Et alors que la 1ere partie des annees 80 voit notamment la France s'embourber peu a peu, le Japon affiche des excedents commerciaux demesures et insolents. Et bien entendu le chomage y est quasi-inexistant.

C'en est trop pour le grand public francais, qui va nous resortir ce vieux principe qu'on esperait oublie de "peril jaune".
Le péril jaune est défini à la fin du XIXeme siècle comme le danger que les peuples d’Asie surpassent les Blancs et gouvernent le monde. Désignant dans un premier temps le péril chinois, l’expression est employée au tournant du XIXeme siècle pour stigmatiser le Japon lors du conflit qui l'oppose à la Russie en 1904-1905. Traduction de l'allemand Gelbe Gefahr, l'expression s'impose en France en 1895 après la publication, dans Le Monde illustré, d'un article relatif à une reproduction d'un dessin allégorique du peintre allemand Hermann Knackfuss, Die Gelbe Gefahr. 
L'empereur Guillaume II fait réaliser par ce dernier une gravure intitulée Nations européennes, défendez vos bien sacrés !, qui présente des troupes asiatiques déferlant sur l'Europe, devant l'archange Michel montrant la situation aux nations occidentales personnifiées. Il envoie cette image à d'autres dirigeants européens, comme le tsar Nicolas II. En juillet 1900, dans le cadre de la révolte des Boxers (Chine), il compare les troupes allemandes aux Huns et déclare souhaiter que « le nom des Allemands acquière en Chine la même réputation, pour que jamais plus un Chinois n'ose regarder un Allemand de travers ». L'universitaire Jean-Louis Margolin note que, « si pour Guillaume II, la lutte est autant religieuse que raciale, c'est surtout ce dernier élément qui caractérise les discours du péril jaune ».  
Le sentiment anti-japonais avait pris racine aux États-Unis bien avant la Seconde Guerre mondiale (note: dans les annees 80 on parlera de Japan Bashing. On se souviendra d'Americains excedes mettre en pieces des voitures nippones, j'avais vu ca au JT). Non seulement les Japonais, mais également les immigrants asiatiques en général étaient sujets à une discrimination raciale dès la fin du XIXeme siècle. Des lois discriminant ouvertement les Japonais, ainsi que les Chinois, Coréens et Philippins furent promulguées, leur interdisant l'accès à des droits tels que la citoyenneté américaine ou dans une certaine mesure la propriété. 
Si en Europe la notion de péril jaune n'eut après les années 1900 guère d'intensité, du fait de la faiblesse de l'immigration asiatique jusqu'aux années 1970, la situation est plus tendue aux États-Unis. On y compte au début du XXe siècle 90 000 Chinois et 24 000 Japonais, qui sont confrontés à des émeutes raciales, à une loi d'exclusion des Chinois entre 1882 et 1943, à de stricts quotas d'immigration contre les Asiatiques en 1924 ou encore à la dénaturalisation des soldats asiatiques de la Première Guerre mondiale en 1925, qui leur avait été accordée en 1918 et leur sera finalement rendue en 1935. La Seconde Guerre mondiale accroît ce sentiment anti-Japonais après l'attaque de Pearl Harbor en 1941, conduisant à l'internement des Nippo-Américains.  

Le "peril jaune" est bien entendu desormais essentiellement lie a la guerre economique, mais pas que.
Si vous etiez ne dans les annees 70 ou meme debut 80, vous devez vous souvenir du nombre affolant d'articles de presse/livres/reportages presentant le Japon 9 fois sur 10 sous un cote vraiment peu flatteur (les 10% restants etant consacres a la culture de l'ikebana, la ceremonie du the, ou les temples de Kyoto...). Les adultes de l'epoque n'ont pas vraiment attaque les DA nippons pour leur fond ou leur forme (ou tout du moins s'en convainquaient-ils), mais bel et bien a cause de leur origine. Parce qu'ils etaient JAPONAIS avant tout! Vous pouvez etre sur et certain que si on avait eu des films Ghibli au cinema en meme temps que leur sortie nippone, la critique les aurait fustiges - oui, meme Totoro. D'ailleurs, Akira n'a eu droit a des articles elogieux que dans des magazines lies au cinema fantastique (genre Mad Movies) ou jeux video, bref, un univers et un public geek / jeune deja acquis a la cause.
Les medias, prouvant du meme coup leur totale meconnaissance du sujet, ont alors a tort amalgame le cote economique et le cote culturel. Les dessins animes japonais produits a bas prix auraient ainsi des le debut consciemment ete crees dans le but d'etre exportes en Occident, avec des personnage de type occidental, et surtout auraient eu pour but d'envahir l'esprit des enfants afin de les "japoniser" pour en faire de futurs consommateurs de produits nippons (de qualite inferieure a notre savoir-faire francais, cela va sans dire...). Bref, des idees delirantes qui aujourd'hui preteraient a sourire si elles n'avaient pas fait tant de mal a l'epoque.
TOUT ce qui pouvait venir du Japon etait a bannir (on ne garde guere que la culture traditionnelle comme l'ikebana, qui ne cause de tort a personne). Le peuple japonais, a la culture malsaine et meprisable, etait reellement pense et percu comme inferieur a tous les niveaux, y compris physiquement et racialement. Si o grand jamais bien des detracteurs ne se seraient jamais permis de telles allegations sur un peuple d'Afrique (SOS Racisme existe depuis 1984), sur les Asiatiques on y allait sans la moindre gene. Remarquez en 2019, les Jaunes restent toujours les grands perdants a ce jeu-la, mais je ne m'etendrai pas sur le sujet.
Je reconnais que jusqu'au debut des annees 90, pour l'Occidental moyen, le Japon c'etait vraiment terra incognita (culturellement parlant), ce qui a ete a l'origine de bien des meprises/malentendus. Mais on pourrait trouver plein d'autres pays de la meme region dans ce cas (franchement, la Coree du Sud, on connaissait surement bien moins que le Japon hein), et eux on leur foutait la paix. Pourquoi? Parce qu'ils ne representaient pas vraiment un danger... Et, fait important, tous ces pays etaient INCONNUS, alors que le Japon etait MECONNU, la nuance est importante! On n'en parlait pas, ni en bien ni en mal, parce qu'on n'y connaissait RIEN. Pour le Japon, moult journalistes (ou pas) CROYAIENT connaitre la realite nippone, alors qu'il n'en etait rien, uniquement des ramassis d'idees recues, de mauvaises interpretations, d'exagerations genantes, voire parfois de pures inventions...

Mais regardez, avec la montee en puissance de la Chine, c'est desormais cette derniere qui a pris le "relais" du Japon, sans toutefois que ce soit aussi excessif. Le Japon a connu la fin de sa periode de prosperite quelque part au milieu des annees 90 (la crise remonte a 88 mais il y avait encore tellement d'argent en circulation que cela a amorti pour plusieurs annees). Le pays n'en reste pas moins la 3eme puissance mondiale, mais il va baisser peu a peu, ineluctablement; il ne represente plus l'ennemi a abattre, c'est la Chine qui est dans le colimateur. Sauf que la puissance chinoise (et plus d'un milliard de personnes, ca joue...) elle, avec sa tendance a la conquete politique (ce a quoi le Japon ne s'est jamais vraiment interesse) peut veritablement etre un danger, ce que n'aurait sans doute jamais ete l'Archipel. Celui-ci est desormais apprecie pour sa culture, il s'agit quasiment d'un pays "ami". Peu de gens dans les annees 80 (tant du cote occidental que nippon d'ailleurs) n'auraient probablement envisage un tel scenario, tout du moins a si court terme.
Certes, il y aura toujours des boucs emissaires (et actuellement, les terroristes islamistes inquietent surement plus l'individu moyen que la Chine, mais les deux sont vraiment tres tres eloignes), neanmoins l'animation japonaise, et plus globalement la culture japonaise dans son ensemble, en a vraiment pris plein la gueule durant des annees et des annees. En ce qui me concerne, il ne fait aucun doute qu'il s'agissait d'un pur racisme (certainement lie a un complexe de superiorite bafoue) qui n'osait pas avouer son nom. Et peut-etre que finalement, cela a tellement exaspere les enfants puis adolescents que nous etions, qu'il a fallu comme prendre une revanche meme si helas, on tombe desormais parfois dans l'exces inverse :( (Non, le Japon n'est pas parfait; il y a des tas de choses tres bien ici, d'autres qui ne le sont pas du tout; dans aucun pays tout n'est tout blanc ni tout noir)

6 commentaires:

  1. Tout d'abord je précise qu'il n'est nul besoin d'être japonais pour apprécier un manga et/ou un dessin animé japonais. Mais...

    J'estime depuis très longtemps que ces productions n'ont pas leur place en France; en dehors de points de ventes spécialisés faisant que dans la VO.

    Les ponts entre les cultures est une bonne chose mais pas quand une culture, ou certains de ses éléments (le manga est culturel au Japon contrairement au dessin animé même si il y a de rares exceptions) viennent à remplacer une culture existante.
    Avant de s'intéresser à une culture étrangère (ce qui n'a rien de mauvais en soi je le répète) il faut déjà connaître sa propre culture, ce qui n'est plus le cas de la plupart des français (je ne cause pas de religion car suis agnostique).

    Ce que j'aurais voulu aurait éviter des traductions/adaptations merdiques, des doublages de piètres qualités (il y en a des bons), des tas de gens invoquant la "promotion" des oeuvres/productions japonaises alors qu'en fait ils font ceci et cela uniquement pour leur ego et la thune (l'ego et la thune ne sont pas mauvais mais quand c'est que pour eux, contrairement à ce qui est dit, c'est malsain).

    J'ai côtoyé le milieu des "fans" (conventions/salons, magasins, associations...) de 1990 jusqu'à 2007 et hormis quelques exceptions c'est un milieu d'incultes capricieux faisant n'importe quoi.

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    1. >il faut déjà connaître sa propre culture, ce qui n'est plus le cas de la plupart des français

      Tu me parlerais de maintenant oui; mais l'article parle d'une periode comprise entre la fin des annees 70 et le debut des annees 90. Personnellement je pense qu'une majorite d'adultes de cette epoque (donc qui etaient nes au moins avant la fin des annees 50), ce minimum de connaissances culturelles francaises, elle l'avait. Mais ils n'avaient surement pas la volonte (pour une grosse majorite) d'essayer de s'interesser a la pop-culture japonaise. L'americaine avait deja mauvaise presse, alors la japonaise... Mais comme je le dis tout a la fin, on est sans doute tombe dans l'exces inverse depuis (j'avoue qu'ayant quitte la France il y a 20 ans, je me base sur un ressenti qui peut etre un peu biaise).


      >Ce que j'aurais voulu aurait éviter des traductions/adaptations merdiques, des doublages de piètres qualités

      Je vois mal comment on pourrait ne pas etre d'accord avec ca. Deja a l'epoque j'avais du mal avec la "francisation" de certains noms. Passe encore pour un truc de SF, mais quand ca se deroule dans le Japon contemporain genre Maison Ikkoku, tu sens bien qu'il y a un truc qui cloche...

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    2. Un extrême en entraîne toujours un autre alors oui aujourd'hui en France c'est l'excès inverse.

      Je sais que mon avis est extrême lui aussi mais ça me saoule tous les gens qui racontent n'importe quoi, parce qu'en faisant cela ils participent à mettre n'importe quoi de ceux qui en savent moins qu'eux et qui continueront à répéter les mêmes erreurs.
      Puis quand c'était marginalisé c'était plus attractif.

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    3. La France, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, était sous dominance culturelle américaine. Je pense, je sais en fait, que les élites (autoproclamées) acceptent d'avoir qu'un seul maître (en l'occurrence les USA) et donc ceci explique pourquoi elles étaient réfractaires aux manga et dessins animés japonais.
      Sans oublier que dans leur tête le Japon reste un pays qui fut l'allié de l'Allemagne nazi...

      Puis aussi le truc du les dessins animés c'est pour les gamins... Mais quelle bande d'imbéciles car qui fait les dessins animés si ce n'est des ADULTES ?!

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    4. Oui et non. Ce probleme d'ordre politique a touche les comics egalement, la censure a ete incroyablement virulente. On se rappelera entre autres de Lug oblige de carrement supprimer la parution de Marvel et Fantask (alors que franchement, meme pour l'epoque, y avait vraiment pas matiere a).
      Il y a notamment eu toute une histoire avec les Communistes (derriere Pif Gadget, comme chacun sait) qui ont fait un gros forcing pour tenter de supprimer au maximum toute bande dessinee americaine sur le sol francais (bon, Disney etant intouchable ils n'ont pas pu, mais au niveau des comics DC ou Marvel, ca a vraiment fait des degats.

      Simplement il y avait quand meme 2-3 icones americaines (Disney, Tex Avery...) aimees et respectees, alors que du cote japonais, nada.

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    5. C'est vrai mais dans mon cas tout cela ne me dérange pas puisque tu sais que j'achète que de la VO et que je suis contre les VF liées à ces productions japonaises.

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