samedi 29 janvier 2022

Marine Snow

Titre original: Marine Snow no densetsu
Annee: 1980
Nombre d'episodes: 1 telefilm
Auteur: Leiji Matsumoto

Dans le futur, la Terre est surpeuplee. Le seul espoir de l'humanite, visiblement pas encore suffisamment avancee technologiquement pour pouvoir emigrer dans l'espace, est de conquerir les mers et oceans pour y construire d'immenses villes flottantes.

Parmi les personnes qui travaillent sur le projet, mene par le Professeur Oki qui ira jusqu'au bout envers et contre tout, on trouve aussi le jeune Hiroshi Umino (il existe un personnage eponyme dans Queen Esmeraldas, mais les deux n'ont aucun lien) et une certaine Nami, qui elle y est opposee.

Un beau jour, une explosion eclate sur le chantier, on decouvre vite qu'elle est d'origine criminelle, et pire c'est carrement Nami qui en est a l'origine. Mais elle a mysterieusement disparu depuis, laissant toutefois une lettre a Hiroshi, expliquant qu'elle va "retourner chez les siens". Le jeune homme part a sa recherche, et va decouvrir qu'en fait elle appartient au peuple de la mer, dirige par la reine Izanami...

Fable ecologique avant l'heure, mais qui a l'instar d'un certain nombre d'autres oeuvres animees de l'epoque, nous montre la si grande difficulte entre deux peuples de s'entendre. Alors qu'habitants de la mer et de la surface auraient tres certainement pu trouver un terrain d'entente et coexister pacifiquement, l'arrogance et le jusqu'au-boutisme aveugle de Oki vont conduire a une guerre qui ne pourra s'achever que par la destruction totale de l'un des deux camps. Beaucoup de morts au final, mais ne perdez pas de vue que nous sommes chez Leiji Matsumoto!

La fin des annees 70 et le debut des annees 80 ont ete une breve periode a la television nippone qui a alors diffuse plusieurs telefilms d'animation (j'en ai deja critique certains sur ce blog comme Frankenstein ou Andromeda Stories), ce Marine Snow no densetsu en fait partie. D'une duree d'une heure trente, c'est suffisant pour ce qu'il a a raconter. Certes, on aurait pu tenter d'en faire une serie, mais cela aurait rallonge inutilement l'histoire, le format choisi est donc totalement approprie. Par ailleurs, Marine Snow a eu droit a une sortie en VHS, ce qui est deja pas si mal...

Alors evidemment, comme d'ordinaire chez Matsumoto, on retrouve toujours un peu les memes tetes... Au niveau du nom des personnages principaux, ceux-ci sont generalement en rapport avec le milieu marin (Nami = vague, Umino = de la mer, etc). Les doubleurs ne sont pas d'illustres inconnus (Toru Furuya ou Toshio Furukawa), et le theme principal est assez joli (l'OST a elle egalement ete editee, y compris en CD).

A voir a l'occasion. Ah! Pourquoi Marine Snow? Et bien parce qu'il neige sous la mer... (aberration scientifique mais c'est pas vraiment ce qu'on attend de Matsumoto! Un train a vapeur dans l'espace, tout ca...)


L'opening

dimanche 16 janvier 2022

Golgo 13

Titre original: Golgo 13
Annee: 1983
Nombre d'episodes: 1 film
Auteur: Takao Saito

Est-ce que je dois vraiment presenter le plus celebre sniper du monde du manga? (qui a mon avis dans un duel face a Ryo Saeba l'emporterait...) Je vous livre quand meme une anecdote interessante, a savoir l'origine du pseudo "Golgo 13". Et bien cela fait reference a la colline du Golgotha et le chiffre 13 a Judas, le 13eme apotre... (il existe d'ailleurs une histoire dans le manga ou un super-ordinateur repondant au nom de Jesus (!) decide d'exterminer notre heros par vengeance...)

Ce film sorti sur les ecrans en 1983 se base sur plusieurs chapitres du manga qu'il rearrange a sa sauce afin d'en faire une histoire unique. Au vu de son incroyable popularite, on pourrait etre tres etonne que Golgo 13 n'ait connu en tout et pour tout que TROIS adaptations animees a ce jour (l'oeuvre originale a debute en 1968!!): le present film donc, un OVA realise en 1998, et ENFIN une serie de 50 episodes en 2008, soit 40 ans apres le debut de sa parution... Il y eut bien egalement une sorte de serie tele en 1971 mais c'etait plus du genre succession de planches filmees avec une voix-off par-derriere. Pourquoi? Alors certes, de base c'est quand meme trop violent pour la television, mais le format OVA aurait parfaitement pu se preter a une longue serie. Et bien la seule raison que je connaisse en tous cas, c'est que l'auteur - Takao Saito, qui vient de nous quitter - n'avait pas beaucoup d'interet pour l'animation, et aurait refuse qu'on adapte son oeuvre. Jusqu'a ce qu'il voie le film de Space Cobra realise par Osamu Dezaki/Akio Sugino, un des rares anime qu'il a apprecie, et il aurait alors donne son accord. Le duo s'occupera egalement de l'OVA de 98 d'ailleurs.

De base je n'aime pas le personnage de Golgo 13 (Duke Togo de son veritable nom), que je trouve par trop antipathique. Ok, des anti-heros, y en a a la pelle, mais lui ca va vraiment trop loin. Certes, c'est un tueur a gages, mais si on prend City Hunter ou Crying Freeman en comparaison, ils sont mille fois plus humains. Encore moins sympathique qu'une porte de prison, ne semblant avoir qu'une seule et unique expression de visage, il ne semble capable d'empathie pour absolument personne, meme ses rares allies (il n'hesite pas a tirer une balle dans la tete a l'un d'entre eux dans ce film). Donc bon, ce n'etait pas vraiment pour ca que j'ai visionne l'anime, mais plutot pour pouvoir profiter de sa belle mise en scene et du design de Sugino. Et la, c'est plutot inattaquable, un tres bon film d'action ou on ne s'ennuie pas une minute.

Notons par ailleurs qu'il s'agit du tout premier film d'animation de l'histoire a integrer des sequences en images de synthese! Et le plus incroyable, c'est que dans l'ensemble elles sont pas mal du tout, on a fait largement moins bien ensuite...

Le film est tres beau esthetiquement parlant, et vaut le coup rien que pour ca. Apres, niveau contenu bon, c'est un film d'action assez violent avec du sang qui gicle a flots...


Le trailer

samedi 8 janvier 2022

Daltanious

Titre original: Mirai Robo Daltanious
Annee: 1979
Nombre d'episodes: 47
Auteur: Saburo Yatsude
 

En 1995 (la serie s'appelle "Daltanious le robot du futur" donc pour un anime cree en 1979, ben 95 c'etait le futur), l'Empire de Zaar, ayant deja seme le chaos dans une partie de la galaxie, attaque la Terre. Impossible de faire face, une partie de la planete est devastee (particulierement le Japon, ben tiens). On se retrouve donc dans un monde a moitie en ruines, prive d'electricite, ou ceux qui ont rechappe de l'attaque vont devoir se debrouiller pour survivre.
Parmi ces derniers se trouve un groupe d'orphelins ages de 6 a 17 ans, dont fait partie le heros, Kento Tate, qui se revelera rapidement etre un metis dont le pere actuellement disparu etait en fait un extra-terrestre, et meme plus que cela, le dit-papa etant Prince heritier d'Elios, planete ayant elle aussi succombe aux assauts de Zaar 50 ans auparavant. Ayant reussi a s'enfuir, il s'ecrasa sur Terre en 1945, a la toute fin de la 2de Guerre Mondiale (cela n'aura d'incidence que dans un seul episode), alors age de 3 ans en compagnie de son precepteur, Arl. Mais une collision avec un meteore les eloignera l'un de l'autre.
50 ans plus tard, Arl a reussi a terminer la mise au point du robot Daltanious, qui devrait desormais permettre de proteger la Terre. Kento et sa bande vont rencontrer le scientifique par hasard, et ce dernier exhorter son souverain a prendre les armes...

Le pitch de base est interessant, et il me semble bien que c'etait la premiere fois dans ce genre de serie que des le debut les envahisseurs avaient deja plus ou moins gagne. On aurait du coup pu s'attendre a une ambiance tres sombre, et pourtant...
Daltanious pourrait etre considere comme - je sais, ce que je vais dire n'a aucun sens - la 4eme partie de la trilogie des Robots de Nagahama (Combattler V-Voltes V-Daimos), dans le sens ou elle en reprend le style graphique, certains codes, et qu'elle est egalement realisee par Tadao Nagahama... mais a moitie seulement. En effet, a mi-chemin le realisateur se vit confie Versailles no Bara chez la TMS (ainsi que les premices de ce qui deviendra Ulysse 31, mais il decedera au debut du projet), et dut abandonner l'anime en cours de route. Paradoxalement, c'est la SECONDE partie de l'anime qui ressemble a la trilogie pre-citee, parce que la premiere...
Les 20 premiers episodes proposent une atmosphere vraiment bon enfant, et on sent bien que le public vise est jeune, voire tres jeune! Surtout centre sur les plus jeunes du groupe de heros, les gags sont legion, et franchement j'ai a plusieurs reprises ete a deux doigts de decrocher. De tous les robot anime 70s, je me demande si ce n'est pas celui qui a l'ambiance la plus "gamin". Il n'y aura pas non plus un seul mort parmi les guest chara, alors que c'est une recurrente de ce genre de series.
Un premier tournant arrive a l'episode 21, et il faudra attendre le 31 pour enfin passer a quelque chose de reellement plus interessant, mais c'est trop tard (et les derniers episodes rappeleront furieusement Voltes V).

Voltes V ou Daimos avaient su conquerir un public age, de par leur dramaturgie ou le traitement des personnages ennemis, ce a quoi Daltanious va aller totalement a contre-courant. En effet, les differents protagonistes du cote Zaar n'ont aucun veritable charisme ni ne sont un minimum fouilles psychologiquement. Des mechants ultra-basiques qu'on apercoit souvent a peine une minute de tout l'episode et pour lesquels on ne peut ressentir la moindre attirance. A l'exception notable de Kroppen, le chef des armees (il n'y a que l'Empereur au-dessus de lui, une belle deception), qui va d'ailleurs jouer un role central dans le dernier tiers de la serie (rien du tout avant...). Compare a des personnages comme Heinel ou Richter, les mechants de Daltanious n'existent tout simplement pas.
La reelle identite de l'Empereur est revelee dans le dernier episode, mais j'ai trouve que ca ne rimait pas a grand chose, c'est plutot decevant, ou alors il aurait fallu developper cet aspect plus tot.

Point positif, le mecha design. D'une part, le Daltanious est plutot joli, et sa tete de lion situee au niveau de la poitrine va influencer d'autres mechas (anime et tokusatsu) dans les annees a venir. D'autre part, j'ai franchement bien aime le design des robots de Zaar.

Le bilan n'est quand meme pas folichon. Le visionnage peut etre envisage a condition, apres avoir vu les 4 premiers episodes, de sauter directement au 21! (Franchement, vous ne perdrez absolument rien). Ce n'est pas tant que l'anime soit mauvais, mais toute sa premiere partie est vraiment destine a une tranche d'age tres jeune, et si la seconde s'en tire bien mieux, elle reste incontestablement inferieure a ses predecesseurs.

Daltanious signe par ailleurs la derniere collaboration entre la Toei et la Sunrise en tant que sous-traitant, cette derniere fera ensuite ses series toujours tout seul, comme Trider G7 ou Daiohger. Daiohger dont justement le heros est presque un clone de Kento! (et egalement double par Toshio Furukawa)

Sinon, il parait que l'anime aurait ete influence par les Trois Mousquetaires de Dumas, mais j'ai beau chercher, je ne vois vraiment pas en quoi...


L'opening (et l'ending en bonus, que je trouve assez sympa)

dimanche 2 janvier 2022

Genesis Climber Mospeada

Titre original: Kikousou seiki Mospeada
Annee: 1983
Nombre d'episodes: 25 episodes + 1 OVA
Auteur: collectif
En 2050 débarque une race extra-terrestre : les Inbits. Sans explications ni demande de reddition, ni même aucune autre forme de contact, ils détruisent les défenses militaires de la Terre et s'y installent en maîtres absolus. Une partie des Terriens reussit à s'enfuir en se réfugiant sur une colonie martienne; ceux qui restent sur notre planète doivent survivre dans un monde à moitié post-apocalyptique, les Inbits les laissent relativement tranquilles tant qu'ils n'utilisent pas de technologie guerrière.
En 2080, un bataillon venu des colonies tente de reprendre la planète aux envahisseurs, mais sans succès. Trois ans plus tard, une seconde flotte est envoyée sur Terre : le lieutenant Stick Bernard, originaire de Mars, a pour seul but de bouter les extra-terrestres hors de cette planète-mère qu'il n'a jamais connue. Mais les choses tournent tres mal dès son arrivée aux abords de la Terre : sa flotte est décimée, sa fiancée tuée, Stick s'écrase sur le continent américain, et il se retrouve seul, perdu sur un monde dont personne ne sait plus rien depuis que tout contact a été coupé plus d'une génération auparavant.
Désoeuvré, il décide de se lancer dans une croisade personnelle contre les Inbits, jusqu'au "Point Réflexe" qui tient lieu de quartier général aux envahisseurs. En chemin, il croise dans un premier temps la route de Ray, un jeune vagabond fan de moto, puis celles d'autres compagnons qui le rejoindront peu à peu dans son périple.

Mospeada fait partie de ces rarissimes robot anime diffuses en France, meme si helas ce sera dans une version remontee par les Americains vu qu'il s'agit de la troisieme partie de Robotech, ce qui scenaristiquement parlant tient du delire, et pour enfoncer le clou, Mospeada est anterieur d'un an a Southern Cross, qui lui servira de seconde partie juste apres Macross. Enfin... Il y a neanmoins bien un rapport avec ce dernier. En effet, bien qu'initialement la serie ne devait mettre en scene que des fantassins, le sponsor a exige qu'on y rajoute des robots-avions transformables comme les Valkyries du dit-Macross. Mais scenaristiquement, il n'y a strictement aucun rapport.
On retrouve du beau monde sur cet anime realise conjointement par la Tatsunoko et le tout recent studio Artmic, dont Yoshitaka Amano au chara design, Joe Hisaishi a la musique, Shinji Aramaki et Hideki Kakinuma au mecha design, et le generique de debut est realise par Yoshinori Kanada. Niveau mecha design justement, on ne pourra nier un certain air de ressemblance avec des oeuvres comme Technopolice 21C ou Bubblegum Crisis au niveau des motos transformables (les heros pilotent des motos qui peuvent se transformer en armure de combat, ils doivent evidemment les quitter lorsqu'ils ont besoin de prendre les commandes d'un robot geant).
Envisage comme une version SF du debarquement de Normandie (les rayures noires et blanches sur les Legios et les Mospeada est d'ailleurs un clin d'œil aux forces alliees anglo-saxonnes qui possedaient des motifs semblables) en mode film de guerre hollywoodien, des desaccords au sein du staff vont rendre cet aspect anecdotique, et d'ailleurs si je ne l'avais pas su au prealable je n'aurais jamais fait le rapprochement...D'apres Kakinuma, Mospeada aurait merite un remake bien plus proche de l'esprit initial, il ecrira d'ailleurs une serie de romans nommee Junk Force censee s'en approcher.

Au final, Mospeada est beaucoup plus un road movie sur le territoire amercain (il n'y a guere que le debut du premier episode qui se deroule dans l'espace), ou nos heros vont devoir se deplacer de maniere permanente d'un point a un autre, luttant chaque jour pour leur survie. Si on ne devait retenir qu'un point reussi de l'anime, ce serait sans conteste ce groupe de personnages et les relations qui les unissent. Chacun a son caractere et son histoire personnelle bien a lui, et l'ensemble heteroclite qu'ils forment fonctionne plutot bien... meme si je deteste Minto, dont la seule raison d'exister me semble etre pour contenter un public lolicon, certains scenes etant reellement genantes.
A noter qu'etrangement Ray est presente dans les documents officiels comme etant le heros alors que, soyons francs, c'est Stick qui accompagne l'histoire de la premiere a la derniere scene et c'est par lui qu'avance le scenario. Tres etrange. Enfin, comment ne pas mentionner Yellow, un personnage masculin travesti en femme (et si vous voulez savoir pourquoi, la raison nous sera donnee dans un episode au milieu de la serie). On appreciera ou pas mais c'est original, d'autant plus en 1983...
Mospeada est un anime sympa sans etre transcendant, on passe un bon moment malgre 2-3 soucis de mise en scene et un chara design parfois assez mediocre. La chanson de l'opening n'est pas terrible non plus. L'ending, en jazz, est originale mais assez hors de propos. A propos de musique, pour l'anecote figurez-vous que chaque titre d'episode contient une reference au domaine musical (requiem, lullaby, symphonie, blues, etc).

Un OVA est sorti en 1985 mais c'est une simple compilation de clips avec pour l'essentiel des sequences reprises directement de la serie.

Ah et puis le mot Mospeada n'a pas ete cree par hasard juste pour faire joli, il s'agit en fait de l'acronyme pour Military Operation Soldier Protection Emergency Aviation Drive Auto

Pour finir figurez-vous qu'un fan de moto a cree une reelle Mospeada il y a quelques annees, sans la fonction transformable evidemment...

L'opening