Il y a nous, les humains, apparemment isolés sur notre petite planète et
puis il y a « les autres », les extraterrestres. De ces « autres »,
l'ufologie et les parasciences en général nous parlent incessamment,
relatant quantité de contacts qui ne sauraient être ramenés à une simple
illusion. Tandis que les traces de cette coprésence se cumulent
numériquement par l'image, le son ainsi que des témoignages venus des
quatre coins du monde, nos institutions se calfeutrent dans le déni,
donnant ainsi l'impression d'être dépassées par les faits et incapables
de gérer ces données.
Cette distance avec les « autres » introduit
dans nos vies un paramètre extragéographique impactant l'idée que nous
nous faisons de la citoyenneté, générant la notion nouvelle
d'exocitoyenneté. L'ufologie non seulement répond à cet appel, mais
contient les prémices de cette mutation cosmique. De toutes les
parasciences, c'est elle qui nous parle le mieux du nouveau paradigme en
train d'émerger, celui-là même que les gouvernants tentent précisément
d'occulter.
En donnant à penser autrement le monde, celui de ses
origines autant que celui de son devenir, en remettant en question ce
qu'est le réel, les ufologues nous rappellent que les certitudes sont
fragiles et que toutes nos institutions : politiques, scientifiques,
religieuses, ne produisent jamais que des vérités éphémères, parfois
frelatées, et qu'il faudra à un moment ou à un autre totalement
revisiter.
Le resume etait allechant, et les critiques plutot bonnes, aussi ai-je commande cet ouvrage avec espoir, helas au fur et a mesure de la lecture j'ai vite dechante. De base, vu qu'il s'agissait d'un livre de sociologie, j'avais pense qu'il serait dans la lignee de Contact et Impact, un de mes livres de chevet, et qu'il allait tenter d'anticiper quelles seraient les repercussions sur notre societe de la revelation d'une intelligence extra-terrestre sur notre planete. Et bien pas du tout! Ce serait plutot "que devons-nous faire pour habituer l'esprit humain (et par ricochet les institutions, etc) a l'idee d'une telle rencontre?", ce qui n'est pas du tout la meme chose. L'auteur attache une grande place a l'education, estimant que le systeme actuel, qui cloisonne a fond les differentes disciplines et etablit une hierarchie entre elles, basee sur le pragmatisme et l'utilitarisme economique, est entierement a revoir - sur ce point, elle n'a pas vraiment tort. Elle est d'ailleurs plutot confiante dans les jeunes generations, grace aux smartphones ou avatars/jeux en reseau. Le rapport? J'y viens.
On nous donne l'exemple du tres jeune enfant qui se voit dans un miroir. Il ne sait pas que c'est lui, ce sont ses parents qui le lui apprennent. Mais en fait, c'est vrai et faux a la fois. L'enfant est a la fois dans son corps et de l'autre cote du miroir, mais ce reflet est lui sans etre lui. C'est pareil dans un jeu video, ou le joueur accede a une sorte de niveau de conscience superieur ou il est a la fois derriere et devant l'ecran et... stop. Je comprends l'idee, le texte est comprehensible sur le fond mais la forme est penible, on part dans un verbiage jonche de termes tels principe dialogique, champ de conscience geonomique, holisme, matricialisation, etiologie du corps social... Peut-etre que cela fait sens pour des sociologues, moi perso j'etais largue. J'ai lu certains paragraphes en diagonale pour etre honnete. Mais ce n'est pas le seul souci, arrive a la derniere page (soit la 300eme) du bouquin, j'aurais ete bien incapable de pouvoir le resumer. Il y a certes une idee principale, en gros modifier notre maniere de concevoir les choses (au sens tres large), mais plus ou moins repetee en boucle presque du debut a la fin.
Il y a parfois des idees interessantes, que je partage totalement, ou des exemples qui montrent bien qu'il y a une couille dans le potage dans nos societes, du genre:
-Il n'y a pas de bons ou de mauvais sujets, il n'y a que des sujets traites et d'autres sacrifies, des sujets officiels et d'autres officieux
-Les organisations elues que sont les democraties sont des regimes endettes de plus en plus dependants de multinationales hyper-fortunees, des interets financiers et collegiaux s'appliquent a instaurer au-dessus de la tete [du citoyen] une sorte de pensee unique et monetaire
-Comment reagirions-nous si notre President de la Republique [annoncait par exemple la realite indeniable du phenomene OVNI]? S'il ajoute qu'il souhaite accorder un budget de plusieurs dizaines de millions d'euros pour approfondir ce phenomene ou proposer un projet de loi educatif en la matiere, croyez-vous sincerement qu'il en sortira vivant, meme s'il a des raisons objectives de proposer cela et meme si les faits parlent en sa faveur? (...) Par ailleurs, l'opposition politique du moment profitera dans la seconde d'une telle declaration presidentielle : quelle occasion pour mettre a mort l'adversaire politique! Quelle aubaine! Et [si le President s'en sort], ce sont les lobbies ou les reseaux (...) n'ayant pas interet a ce que les choses changent qui l'acheveront.
Helas, ces sujets sont noyes au milieu de longs passages franchement peu digestes, et pas suffisamment developpes.
Un des livres les plus faiblards de ma bibliotheque, que je ne relirai probablement jamais. Un feru de sociologie y trouvera peut-etre son compte mais sinon... Dommage, parce qu'il y avait des themes qui mieux developpes et ecrits plus simplement l'auraient rendu autrement plus interessant.
"Citoyennete galactique", Sylvie Joubert, 2015
Docteur en sociologie a la Sorbonne, Sylvie Joubert est rédactrice d’articles, conférencière et auteur de plusieurs ouvrages dans lesquels elle recherche le sens que revêtent pour la conscience collective certains phénomènes insolites et parascientifiques. Elle est egalement directrice d’une petite maison d'édition dont une part des ventes bénéficie aux animaux en détresse.
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