Annee: 1992
Nombre d'episodes: 1 OVA
Auteur: Hiroshi Miyashita
Yuji, un etudiant de 19 ans vient de se faire larguer par sa petite amie, qui le trouvait "gentil mais ennuyeux". Un peu deboussole, il decide de se faire embaucher comme gigolo pour une societe qui loue des jeunes hommes a des clientes de tous ages/milieux. Alors qu'il ne semblait pas avoir de but precis dans la vie, il se decouvre une sorte de "vocation" pour ce travail mais attention, sa motivation principale n'est pas l'argent, il cherche vraiment a reconforter ses clientes en mal d'amour.
Bon, evidemment, au vu du pitch vous aurez compris qu'il s'agit d'un DA pour adultes, mais franchement les rares scenes de sexe sont accessoires: 3 en tout, qui ne doivent pas depasser la minute a chaque fois, et en plus on ne voit pas grand-chose,c'est vraiment le cote psychologique qui prime ici. Avant de parler de l'anime en lui-meme (issu d'un manga de Hiroshi Miyashita, connu pour etre un auteur assez prolifique depuis 1965, meme s'il ne fait plus grand-chose de nos jours), il va falloir recontextualiser la chose.
Dans la plupart des pays du monde, quand on pense prostitution, la plupart des gens ont immediatement a l'esprit le cas de figure UN client avec UNE prostituee, voire UN client avec UN prostitue (dans un cadre gay donc). Sauf qu'au Japon non. Dans les annees 80 a emerge un nouveau "marche": celui de femmes qui payaient des hommes pour se faire b... Et on ne parle pas de vieilles ou de moches, au contraire! Ca concernait beaucoup de jolies jeunes femmes, voire des trentenaires/quarantenaires femmes au foyer tout a fait lambda. Dans le premier cas, nombre de ces clientes etaient en fait de base elles-memes des prostituees. On peut comprendre aisement le raisonnement: durant leur travail elles se font traiter comme des objets, alors quand elles sortent du taf, elles inversent les roles pour decompresser (d'ailleurs, une des clientes de Yuji est dans ce cas).
Les eighties (enfin jusqu'a la crise en 87), c'etait vraiment l'Eldorado pour l'economie japonaise, avec de l'argent qui coulait a flots a un point qu'on n'a probablement jamais vu ni avant ni apres ou que ce soit sur la planete. Il n'est donc pas etonnant que ce type de "services" ait vu le jour a ce moment-la.
Attention a ne pas confondre avec le phenomene des host, qui lui est toujours bien present. Les host font la conversation mais pas vraiment plus. Ici, on parle clairement de relations sexuelles contre de l'argent. Il est probable que la crise economique, sans compter une volonte de la part de l'Etat japonais de reguler autant que faire se peut la chose (notamment en attaquant les yakuza depuis les annees 90), a donne un sacre coup de frein a ce marche. Il est fini le temps des femmes au foyer qui brassaient des millions de yen annuels grace au simple travail de leur mari, ou des prostituees qui pouvaient parfois gagner vraiment beaucoup d'argent (a conditon d'etre quand meme un minimum jolies). Et puis surtout Internet est arrive... Pouvoir rencontrer facilement des personnes juste pour du sexe et ce de maniere gratuite est devenu a la portee de n'importe qui, c'etait surement bien plus complique il y a 40 ans. Je ne dis pas que ca n'existe plus de nos jours, mais cela doit vraiment etre tres reduit.
Et justement, un point un peu genant, c'est que notre heros n'a que 19 ans; or la majorite est a 20 ans au Japon; sachant qu'en plus la prostitution est illegale... (autre point a preciser pour ceux qui ne le sauraient pas: est considere selon la loi nippone comme prostitution tout acte sexuel avec penetration vaginale. Voila, ca veut dire que tout le reste c'est OK, mais dans Gin no otoko, c'est bien un service "complet"). Bon, peu importe apres tout. Ce qui est interessant dans cet anime, c'est que meme s'il en profite evidemment (on le voit a bord d'une belle voiture a la fin), Yuji ne semble clairement pas attire par l'argent, a la stupefaction de ses collegues ou meme parfois clientes. Chacune d'elle a une sorte de vide a combler (pas forcement sexuel), et c'est la que Yuji va s'employer a faire de son mieux si j'ose dire.
Je ne veux pas porter de jugement moral la-dessus, mais il est evident que cette fiction embellit clairement une realite qui ne devait vraiment pas etre toujours rose. Remarquez, de nos jours encore, certains hosts sont soumis a des pressions ou a du racket qui en font un metier bien peu enviable (et rarement rentable pour la majorite d'entre eux).Maintenant, est-ce que cet anime vaut le coup... Bof. Si vous voulez retrouver une certaine ambiance du Japon des annees 80 pourquoi pas. Sinon on s'en passera sans souci.
Pour terminer, on notera tout de meme des seiyuu importants dans les roles principaux: Shigera Nakahara (C17 dans DBZ), Hideyuki Tanaka (le narrateur et Aiolia dans Saint Seiya), Naoko Matsui (Chie dans Kimengumi), ou encore Rihoko Yoshida (des tonnes de roles dans les annees 70 dont Maria de Grendizer ou Esmeralda dans Captain Harlock!); ce qui prouve qu'on est loin d'un banal "anime de cul".
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