jeudi 31 août 2017

Dragon d'Or

(article initialement publie le 9 Octobre 2010)
 


Et si Dragon d'Or, alors il ne faut pas le reveiller. Ok, je sors...

Une série en 6 épisodes indépendants (ce n'est pas le même héros dans chaque volume). Ma foi, l'univers décrit est assez plaisant à parcourir. De la fantasy classique mais efficace, parfois sur fond d'archéologie. Le système de jeu est d'une simplicité extrême, trop peut-être... Surtout les combats. De plus, le tout est parfois terriblement linéaire et suit la règle salle-monstre-trésor... On dirait que cette série sert d'initiation aux LDVEH. Je vous conseille néanmoins au moins le Seigneur de l'Ombre, les autres pourront être lus juste dans l'intention de parfaire votre culture LDVEHesque.


Résumé :
Dans les cryptes et les labyrinthes d'un inquiétant manoir abandonné, se terre le Baron Ténébron, un ignoble Vampire, gardé par ses créatures de la nuit, et des aventuriers aussi téméraires que vous qu'il a soumis à sa volonté diabolique. En dépit des terribles dangers qui guettent chacun de vos pas, vous n'avez qu'un but : anéantir le Baron Vampire. Mais pour cela, il vous faut découvrir son tombeau. Et le chemin qui y mène n'est pas de tout repos...
Avis :
Avant tout, je prie mon cousin Jérôme de bien vouloir m'excuser : il m'avait prêté ce livre il y a presque 30 ans, et je ne lui ai jamais rendu...
Le thème du château qui abrite un vampire n'est pas unique dans les LDVEH, mais celui-ci fut le premier. On se retrouve dans une atmosphère qui rappelle les vieux films d'horreur, teintée d'heroic fantasy, très réussie. Par ailleurs, la manière qu'a le héros de pénétrer dans le lieu maudit n'est pas sans rappeler Le Manoir de l'Enfer.
L'exploration du château est prenante, et les lieux variés (dans, sous, et à l'extérieur du bâtiment). Plusieurs routes sont possibles, et le livre n'est pas très difficile.
Un ouvrage fort sympathique.

Note : 7/10


Résumé :
Dans la pyramide où, jadis, l'on adorait le dieu Katak, un jeu mortel vous oppose à votre pire ennemi : Domontor, le savant fou. A travers les galeries inquiétantes de silence, les salles gardées par des pièges diaboliques où nul n'a pénétré depuis des siècles, vous vous livrez tous deux à un cauchemardesque jeu de cache-cache, à la recherche de l'idole d'or du dieu perdu. Il vous faudra beaucoup d'habileté, d'audace et de chance, pour déjouer les traquenards qui vous seront tendus, et vaincre les êtres monstrueux qui se dresseront sur votre route avant, peut-être, d'affronter Domontor.

Avis :
Le lieu (une pyramide de type aztèque au milieu de la jungle) et les évènements qui en découlent ne peuvent empêcher de faire penser à Indiana Jones mais la ressemblance s'arrête là, les créatures rencontrées tenant de la fantasy classique. Pourtant... j'ai trouvé ce livre assez ennuyeux, malgré un ou deux coups de théâtre dans le scénario. Les salles et les couloirs s'enchaînent, sans grand intérêt. Il est dommage que la relation du héros avec Domontor n'ait pas été davantage développée.
Anecdotique.

Note : 5/10


Résumé :
La désolation et la terreur règnent dans le royaume de Lalassa. De puissants sortilèges ont en effet réduit le roi Valafor à l'état d'un vieillard sénile, et c'est Arkayn, le Seigneur de l'Ombre, qui impose au pays sa volonté, qu'il fait respecter grâce à la nécromancie et à la magie noire. Vous êtes un officier de la garde royale, le plus fidèle des serviteurs de Valafor. Dans un souffle, votre roi vous a supplié de mettre fin à l'odieuse tyrannie d'Arkayn, et c'est sans hésiter que vous vous êtes mis en chemin vers la Citadelle de l'Ombre, le repaire du félon.

Avis :
Ah la la, nostalgie... Mon tout premier LDVEH !! (il est d'ailleurs dans un sale état...) J'ai quand même eu de la chance de tomber sur celui-ci, car il est loin d'être mauvais ! En tous cas, c'est au moins le meilleur de tous les Dragon d'Or, et il surpasse même un certain nombre de Défis Fantastiques.

Le scénario est plus fouillé qu'à l'accoutumée, et certaines créatures ou situations ont un léger aspect déjanté. Par exemple, lorsque vous allez vous retrouver à dîner en compagnie d'une vingtaine de Goules, le plat du jour étant « Servantes à la sauce Dragon » (je vous déconseille d'y goûter...) On ne s'ennuie pas une minute, l'atmosphère est une réussite, et les illustrations ne gâchent rien (l'image de couverture m'a marquée à vie). Comme à l'accoutumée dans la série, le système de jeu est simple, et l'aventure pas très difficile.
A essayer !

Note : 8/10

 
Résumé :
Par-delà les collines et les marais hantés, la où le soleil perd de son intensité avant de disparaître, se dresse le lugubre château de l'archidémon Capon. Depuis la nuit des temps, cet ennemi juré de l'humanité traque les mortels pour s'emparer de leur âme et les livrer pour l'éternité aux tortures les plus cruelles et les plus diaboliques dans son antre infernal. Enfin, on en vient à connaître le secret magique qui permettra d'anéantir le monstre. Et c'est a VOUS qu'est confiée cette périlleuse mission. Mais saurez-vous libérer le monde de cet abominable fléau, ou viendrez-vous grossir les rangs des victimes de Capon ?

Avis :
Ce livre n'est pas sans rappeler La Cité des Voleurs, car pour vaincre le démon (Capon... référence à Al Capone ?), il vous faudra auparavant récolter un certain nombre d'objets avant de pénétrer dans sa citadelle. Ce qui rend ce livre plus dur que les autres Dragon d'or. Par ailleurs, l'aventure vous réservera parfois de mauvaises surprises si vous tuez sans raison.

Bien que classique dans son déroulement, l'histoire n'en reste pas moins plaisante.
Mérite d'être lu à l'occasion.

Note : 7/10


Vous remarquerez que je n'ai pas parle de 2 livres sur 6, en fait je les ai dans ma bibliotheque mais la premiere fois que je les avais faits il y a treeees longtemps, je m'etais tellement ennuye que je n'ai pas le courage de recommencer. Mais je le ferai sans doute un jour.

mercredi 30 août 2017

Kurenai Hayate

Titre original: Kurenai Hayate
Annee: 1992
Nombre d'episodes: 4 OVA
Auteur: Osamu Yamasaki


Depuis des siecles et des siecles, le Japon est gouverne dans l'ombre (les politiques actuels ne sont que des marionettes) par une organisation nommee Shinogarashu. Or, le chef de cette derniere vient d'etre assassine par son propore fils, Hayate. Celui-ci nie y etre pour quelque chose, mais il n'est pas cru et doit s'enfuir en compagnie de sa soeur et deux de ses amis. Malheureusement victime de graves blessures, il transfere son ame dans le corps de sa soeur juste avant de mourir, ce qui permettra a cette derniere de se transformer en puissant combattant le cas echeant, sachant toutefois qu'a chaque fois l'esprit de cette derniere va s'effacer de plus en plus, jusqu'au risque de disparaitre definitivement.


Le resume peut paraitre un peu brouillon, et ne pas donner une idee juste du contenu de cette serie de 4 OVA. En fait, on est avant tout devant un anime de baston avec des persos en armure aux techniques improbables (genre un des heros manipule la gravite, il peut donc faire "imploser" ses ennemis selon son bon vouloir...) Le coup de la fille qui se transforme en mec (non, pas au contact de l'eau) n'apporte pas vraiment grand chose au scenario honnetement. Le cote "pouvoir secret qui manipule le pays derriere le rideau" ne sert pas des tonnes non plus...

Ce n'est pas exclusivement du combat hein, il y a quand meme une certaine histoire, qui se laisse parfois regarder avec plaisir, mais j'ai vraiment eu le sentiment d'un truc sous-exploite. Je pense qu'en approfondissant cet aspect, il y avait matiere a faire quelque chose de sympa.

Non pas que Kurenai no Hayate soit rate, loin de la. Plutot bien realise, on passe un moment agreable. A la fin de chaque episode, j'avais envie de voir la suite, ce qui est deja pas mal. Mais il est clairement trop "rushe", et aurait merite au moins deux episodes supplementaires.
Ah sinon, le generique est bien.


Hayate en action

vendredi 25 août 2017

Sorcellerie!


(article initialement publie le 30 Septembre 2010)
Ma série favorite, avec La Quête du Graal et Loup*Ardent, bien que Sorcellerie n'ait strictement rien en commun avec ces deux-là. Nous devons cette saga à Steve Jackson, co-créateur des LDVEH. C'est d'ailleurs à lui aussi que l'on doit l'introduction de la magie, son premier essai remontant à La Citadelle du Chaos (deuxième Défis Fantastiques ! Et oui, si vieux que ça !) L'histoire se suit sur 4 épisodes, et bien qu'il soit possible d'y jouer séparément, il est quand même conseillé de les faire à la suite et dans l'ordre, d'une part car certains évènements qui se produisent dans tel volume peuvent avoir d'importantes répercussions sur les volumes ultérieurs, et d'autre part afin de pouvoir profiter au maximum de l'excellent scénario, riche en personnages et en rebondissements. Le background est très développé, et pourrait parfaitement servir de base à un Jeu de Rôle (le héros n'explore même pas la moitié de la carte du monde de toute son aventure !! Il existe d'ailleurs crée un Jeu de Rôle tiré de l'univers de Sorcellerie, mais assez recent). Le monde décrit est à la fois riche, fascinant, et vivant. Rares sont les LDEVH dans lesquels le lecteur se sent à ce point « transporté » dans un autre monde.

Vous pouvez choisir d'incarner au choix un guerrier ou un sorcier ; dans le second cas, avant d'entreprendre l'aventure, vous devrez apprendre PAR COEUR les différentes formules magiques listées à la fin de chaque livre. Personnellement, je préfère n'utiliser la magie qu'en dernier recours, sachant tout de même qu'il sera moins difficile de terminer la saga en tant que sorcier.
Il vous sera aussi possible, une fois par aventure, de faire appel à votre déesse protectrice, Libra. Celle-ci pourra vous sauver la vie, au cas ou vous vous retrouveriez dans une situation perdue sans issue possible.

L'une des nombreuses choses qui m'ont marqué dans cette série, c'est la progression, parfaite. Le premier numéro commence doucement, vous quittez votre village natal, pas d'énigmes ni de combats trop difficiles, un environnement très campagne, pas spécialement hostile (sans être amical pour autant...) dans lequel on se sent encore en sécurité. Dans le second, vous pénétrez dans Kharé, la plus grosse ville du monde connue, aussi surnommée la Cité des Pièges, ou déjà l'ambiance contraste fortement avec l'épisode précédent. Vous devez sans cesse vous méfier des voleurs et malandrins de tout poil, et les possibilités de mourir au coin d'une rue ne manqueront pas. Vous aurez par ailleurs à résoudre une énigme loin d'être évidente, si vous tenez à quitter la ville afin de poursuivre votre périple. Arrive au troisième numéro, à peine franchi les portes de Kharé, vous quittez la civilisation humaine pour traverser plaines et marais ou déserts, habités par d'effroyables créatures. De plus, vous êtes épié et traqué, mal à l'aise. On veut vous empêcher de poursuivre votre mission, et il y a de fortes chances qu'on y parvienne. Enfin, dans le quatrième volet, vous parvenez au but de votre voyage, à la citadelle maudite de Mampang, ou la mort vous attend a presque chaque paragraphe. Ce dernier livre est l'un des plus fantastiques, mais aussi des plus difficiles, de tous les LDVEH, dans lequel le lecteur angoisse (à juste raison) en permanence... Steve Jackson excelle quand il s'agit de plonger le lecteur dans un tel état (voir Le Manoir de l'Enfer ou La Créature Venue du Chaos)

Sorcellerie ! est LA série à se faire, avec La Quête du Graal, Loup*Ardent, et certains Défis Fantastiques. Univers riche, système de jeu passionnant, le tout servi par une bonne écriture, sans oublier les illustrations intérieures de John Blanche (qui a aussi travaillé sur les épisodes 3 et 4 de Loup*Ardent). Une réussite sur toute la ligne.
A noter une trouvaille bien pratique, au bas des pages sont imprimées des faces de dés, appréciable quand on ne dispose pas de dés sous la main ! Etrange que cette idée n'ait jamais été reprise dans d'autres LDVEH...



Avis :
Le début du voyage de l'Homme d'Analand (vous). Vous quittez votre village natal, dans le but de récupérer la Couronne des Rois, dérobée par l'Archimage de Mampang. Ce premier volume, où vous traverserez les Collines de Shamutanti, permet au lecteur de se familiariser avec les règles et l'univers de Sorcellerie. Il n'est pas vraiment difficile, et avec un peu de chance, il se pourrait même que vous parveniez à le terminer du premier coup. En revanche, ce livre regorge d'objets qui pourront être d'une très grande utilité dans les épisodes suivants ! Plus que cela, si vous voulez espérer terminer la saga dans les conditions optimales, ce premier volet est indispensable !! Un exemple ? Pour se frayer un passage à Mampang (4ème volet) incognito, il vous faudra vaincre les Sept Serpents (3ème volet). Or, pour trouver l'un des Serpents, il faudra que vous offriez une paire de bottes à un charmeur de serpents au début du livre 3. Et où trouvez-vous ces bottes ? Dans ce premier épisode ! (bien que vous puissiez les louper).

L'ambiance est très « nature » : forets, collines, petits villages... On se croirait presque en promenade ! (qui peut certes s'avérer parfois mortelle...) Mais rassurez-vous, tout cela va vite changer...
Excellente entrée en matière, un très bon LDVEH.

Note : 8/10



Avis :
Si vous avez terminé Les Collines Maléfiques, vous disposez de la clé qui vous permettra de pénétrer discrètement dans la ville de Kharé. Sinon, vous débuterez l'aventure en prison... Fini de s'amuser et de gambader dans la nature, la difficulté s'accrue fortement ! Déjà, l'environnement qui vous est assez hostile; Kharé, surnommée la Cite des Pièges, abrite nombre de bandits qui en voudront à votre or et à votre vie... De plus, la ville est grande, et vous risquez de souvent perdre votre chemin. Mais le plus difficile consistera à trouver les 4 vers du poème magique. Quiconque désire sortir de la cité par l'est devra en effet réciter le dit-poème afin d'ouvrir la porte protégée par un sortilège. Or, seul 5 personnes connaissent le poème, le seul dans son intégralité étant le Prince de Kharé que vous ne pourrez rencontrer, les 4 autres n'en connaissent qu'un seul et unique vers. Il va donc falloir trouver ces 4 personnalités et ensuite reconstituer la poésie, ce qui est loin d'être évident...

L'ambiance oppressante et la difficulté de ce livre en font un passionnant challenge !

Note : 7/10



Avis :
C'est le volume où vous parcourrez la plus grande distance, à savoir les Plaines de Baddu, les Steppes de Klatta, la Forêt de Snatta, le Lac Ilklala, et enfin les Marais de Vischlami. Si vous deviez vous méfier en permanence de votre entourage dans Kharé, vous vous sentiez néanmoins encore en pleine « civilisation », ce qui n'est plus le cas une fois les portes de la cité franchies... Solitude. Voilà le mot qui qualifie peut-être le mieux cet épisode. Vous arpentez des terres que personne à ce jour ne semble avoir explorées. Les rencontres seront peu fréquentes, et rarement amicales ! (si l'on excepte Shadrack et Fenestra).

L'aventure est plus difficile que le volume précédent, d'une part à cause des dangers qui vous guettent, et d'autre part à cause des Sept Serpents. On a désormais connaissance de votre mission. Les serviteurs de l'Archimage, les Sept Serpents, sont à votre instar partis en direction de la Forteresse de Mampang, afin d'avertir leur maître. Vous devrez donc retrouver ces sept terribles adversaires, et les mettre tous hors d'état de nuire le plus vite possible ! Plus facile à dire qu'a faire... Il est possible de terminer le livre en n'en ayant rencontré que 2 ou 3... De plus, certains ne peuvent être vaincus à moins de connaître leurs points faibles respectifs. Il ne doit guère exister qu'un seul chemin qui permet de mener l'aventure à son terme en les ayant tous affrontés. Mais si vous réussissez, ce sera un gros plus de gagné pour le dernier volume ! En effet, dans ce cas, votre mission sera encore inconnue de Mampang, et vous pourrez ainsi échapper à nombre de dangers mortels qui attendent en temps normal « l'homme d'Analand ».

Encore un excellent livre, mais qui vous demandera de nombreux efforts avant de pouvoir terminer le livre en ayant battu les Sept Serpents !

Note : 8/10



Avis :
Chef-d'oeuvre absolu, l'un des 2 ou 3 meilleurs LDVEH toutes séries confondues. Le plus long aussi, 800 paragraphes, soit le double des autres plus gros LDVEH ! Egalement l'un des plus difficiles (mais la réputation de Steve Jackson dans ce domaine n'est plus à faire). L'histoire débute dans les montagnes qui entourent la Forteresse, mais très vite vous pénétrez dans cette dernière, qui occupe facilement les 4/5èmes de l'ouvrage. Non seulement quasiment toutes les créatures rencontrées vous seront hostiles, mais le bâtiment lui-même également ! Je n'ai jamais vu autant de pièges (souvent mortels) dans un LDVEH. Entre les mots de passe, les objets à utiliser ou pas, les passages secrets... Sans parler de la rencontre avec l'Archimage (que je ne dévoilerai pas ici car elle est vraiment surprenante) ou de l'utilisation possible de la formule ZED... On a vraiment l'impression d'une tache impossible à accomplir. Trouver le juste chemin demandera énormément d'efforts (bien que plusieurs routes soient possibles, on peut par exemple se passer des Samaritains de Schinn). Et quand, enfin, on parvient au dernier et ultime paragraphe de cette saga épique, on ne peut s'empêcher de ressentir un petit pincement au coeur...

Le tout servi par un très bon style, que demander de plus ?

Note : 9,5/10




Et terminons par un calembour lametable.
-Pourquoi l'homme d'Analand ne mange t-il pas de pain?
-Parce que le sort, c'est le riz

lundi 21 août 2017

Contact et Impact - Christel Seval

(article intialement publie le 27 Septembre 2010)

Christel Seval (attention au prenom, c'est un homme) est un ingenieur et ex-informaticien du Ministere de la defense, qui a entre autres ecrit plusieurs ouvrages sur le phenomene OVNI. Ici je vais vous parler de "Contact et Impact" (2006, JMG Editions).
Son livre est absolument remarquable (tout du moins la partie principale, les annexes partent un peu dans tous les sens). Il tente de repondre a la question : si des ET visitent regulierement notre planete depuis l'aube des temps (et surtout depuis 1947 en fait), pourquoi n'entrent-ils pas officiellement en contact avec nous?
Attention, on ne se pose pas la question de savoir si les ET existent ou pas, on part bien sur du postulat que oui sinon l'ouvrage n'aurait pas raison d'etre :-) Par-la meme, "Contact et Impact" est davantage un livre de socio-psychologie, et meme d'Histoire, que d'ufologie "pure". Ca devrait interesser meme ceux qui rejettent en bloc l'HET (Hypothese Extra-Terrestre). Franchement, si j'etais prof de philo, je le ferais lire a mes eleves. Peu importe qu'on croie ou non a l'HET des OVNI, car c'est avant tout une analyse incroyablement judicieuse de notre societe humaine.


En France a notre epoque, 80% de la population se fout eperdumment des OVNI, 18% rejette tout en bloc, et seul 2% s'y interesse... La grande question est: pourquoi? La lecture du livre de Seval apporte un element de reponse. Notre humanité nie l'existence de ce phénomène, contre vents et marées et c'est normal car ce faisant elle se défend en mettant en oeuvre un mécanisme de défense psycho-socio-immunologique contre ce qu'elle perçoit, à juste titre, comme une terrible menace.

Il est en effet connu en psychologie que quand une realite est trop dure a supporter, le cerveau peut carrement l'oublier (par exemple des personnes ayant ete victimes de viol durant leur enfance). Mais bon ici, il ne s'agit que d'une hypothese, pas d'un fait concret avere. Ce qui suit est la grande idee du livre (paragraphe tire de la preface)
Pourtant ces extraterrestres qui nous visitent n'ont nul désir, ni besoin de nous conquérir. La menace est d'un autre ordre (...) Elle tient en un mot : ethnocide, mot initialement introduit par l'ethnologue R. Jaulin. Le génocide est l'annihilation physique d'une espèce, d'une tribu. L'ethnocide est l'annihilation d'une culture. L'auteur passe en revue des exemples historiques et montre comment des civilisations comme celle des Aztèques se sont effondrées en un temps relativement court après le choc culturel qu'a constitué pour eux l'irruption les conquistadores espagnols. (...) Si on remet brutalement les croyances fondatrices de notre pensée en question, celle-ci s'effondre, comme s'effondreraient des mathématiques sans axiomes et des logiques sans prédicats.

Ce que nous pouvons conjecturer c'est que l'écart qui nous sépare de nos visiteurs extraterrestres pourrait dépasser notre imagination, nos spéculations les plus folles. Nos connaissances scientifiques du moment deviendraient dérisoires. On peut même imaginer que lors d'un contact nous soyons confrontés à des êtres qui puissent être aussi différents de nous que nous pouvons l'être des singes (...) Ainsi nous aurions l'explication du non-contact. Il ne s'agirait pas seulement de prévenir tout mauvais usage que nous pourrions faire de technologies plus avancées qui démultiplieraient nos capacités de destruction. Ce qui effondrerait notre civilisation terrienne, c'est le doute (...) Imaginez ce qui se passerait si les Terriens étaient soudain confrontés à l'absurdité de leur système de vie, à l'inanité de leurs croyances, si des réponses foudroyantes leur étaient soudain apportées, concernant la naissance, la vie, la mort, l'évolution (...) Notre humanité pourrait s'effondrer au point d'être incapable de se relever, de pouvoir négocier le monde avec de nouvelles croyances qui soient à sa portée ou avec des fantasmes, des rituels salvateurs lui permettant de dialoguer avec le monde.
(...)
Le simple fait de se voir présenter des preuves définitivement irréfutables de l'existence, de la présence d'extraterrestres suffirait à pétrifier d'angoisse notre système social, à provoquer en quelques mois, quelques années un chaos, suivi d'un effondrement irrémédiable.



            1ere edition

Christel Seval liste les differents types d'impacts qui resulteraient d'une divulgation publique d'une presence extra-terrestre: emotionnel, religieux, economique, politique, social...

Quelle serait la répercussion sur la sphère émotionnelle et psychique des individus en cas de contact officiel ? Dans son immense majorité, l'humanité serait en état de choc.
En toute conscience, qui n'appellerait pas de ses voeux une telle rencontre ? Qui n'applaudirait pas des deux mains en songeant à tous les bénéfices que la civilisation humaine pourrait en retirer ? Qui n'imaginerait pas voir l'éradication du cancer, du sida, du paludisme ? Qui n'imaginerait pas assister à la fin de la dépendance au pétrole, la fin de nos problèmes de ressources non renouvelables ? La fin de la pollution effrénée, celle du réchauffement climatique ? Qui n'imaginerait pas la fin des conflits entre nations ? des guerres territoriales ? des guerres d'intérêt économique ? des guerres de religion ? Qui n'espérerait pas en finir avec l'archaïsme religieux quel qu'il soit ? Qui ne verrait pas enfin l'occasion d'en terminer avec la faim et la soif dans le monde, des maux aussi basiques mais devant lesquels notre impuissance se révèle dans toute sa dimension dramatique ?
Que dire alors du traumatisme qui s'enchaînerait au premier si la réponse de l'extraterrestre était négative et qu'il ne voulait remplir aucune des attentes de l'homme en souffrance ?
Tout transfert de technologie pourrait avoir des effets très négatifs. Le Terrien ne comprendrait pas la réponse négative du visiteur extraterrestre. Ce dernier pourrait-il dire la vérité ? A savoir que s'il donnait ce que nous demandions, connaissant de nouvelles lois physiques mettant en jeu des puissances fantastiques, les Terriens ne pourraient s'empêcher de construire des armes, d'expérimenter les nouvelles forces au profit des dirigeants et des groupes industriels.


Dans le domaine religieux, les grandes religions monotheistes seraient mises a mal (le bouddhisme ou l'hindousime s'en sortiraient nettement mieux). Les plus integristes verraient les ET comme des envoyes de Satan, voire l'Apocalypse, et appeleraient a la guerre sainte.
En 1984, Barry Downing mena une enquête auprès de 100 pasteurs et prêtres séminaristes aux Etats-Unis. Ils doutaient pour la plupart que les OVNIS fussent des engins extraterrestres. Mais dans le cas où il s'agirait bien d'engins de ce type, ces religieux étaient reconnaissants envers leur gouvernement d'avoir fait en sorte de maintenir le public dans l'ignorance.
D'emblée, on heurte les fondamentaux de l'Eglise. Supposez que la galaxie soit peuplée d'autres êtres intelligents. Que vaudrait alors le mythe fondateur du péché originel ? La Terre serait-elle le seul lieu de péché ? Que vaudrait la déification du Christ ? Le Christ incarné sur Terre serait-il le Roi céleste de l'ensemble des planètes habitées ? L'efficacité de son intervention se serait-elle étendue à tout l'univers ? Ou l'incarnation christique rédemptrice se jouerait-elle partout en tant que besoin ? Et Marie, et les saints ? Ne seraient-ce que des personnages de second plan ? Ou devrait-on, afin de leur restituer leur trône, leur attribuer un rôle rédempteur sur chacun des mondes de la Création?


En economie, on serait vraisemblablement confronte a un krach boursier sans precedent. Dans l'attente d'une embellie, les économies ralenties verront le marasme s'installer... On peut supposer qu'entreront en scène des intérêts géopolitiques ou de sécurité nationale se manifestant par des conflits armés.

Dans la sphere politique, une tres grave perte de confiance affectera les autorites politiques et militaires. Ce processus s'étendra avec encore plus de violence sur la communauté scientifique dont les élites arrogantes ont maintenu pendant 60 ans, et contre l'avis d'une partie de la société sensibilisée à ces phénomènes, un couvercle idéologique et irrationnel sur le dossier OVNI. Le réveil sera difficile, et on cherchera des coupables.
Il est alors à craindre qu'une querelle enflamme le public. Les plus virulents détracteurs auront de solides arguments pour clouer leurs autorités au pilori. Ils les accuseront de continuer à mentir effrontément. Ils relèveront les éléments à charge du dossier OVNI, des documents et des enquêtes imparables réalisées par des scientifiques atypiques et des bénévoles depuis un demi-siècle dans le monde entier (...) Ils diront que si le dossier OVNI avait été présenté loyalement au public, le contact ne serait probablement pas perçu aujourd'hui comme une menace imminente à l'instar d'une attaque militaire, que la population ne serait pas au bord de la crise de nerfs et que tout cela est de la faute des gouvernements. Ils diront que le peuple était capable d'encaisser cette vérité - en surestimant probablement sa capacité d'absorption. Il y aura de fins psychologues pour "achever l'ambulance" en disant que si tout cela avait été rendu public, il aurait été possible d'examiner de manière dépassionnée et scientifique comment réagir à ce type de situation et de recommander la meilleure solution. Ils diront que parce que la réaction officielle a été de traiter le sujet par l'absurde ou par le secret, il a été impossible de développer des réponses adaptées aux attentes du public, ce public angoissé et proche de la panique aujourd'hui avec ces engins lenticulaires stationnés ici où là.
Concomitamment, on peut craindre que le secteur de l'armement et de la recherche militaire soit dopé sur ordre gouvernemental, sans concertation et sans contrôle international, à la fois pour endiguer la montée des problèmes au sein de la société humaine tel que l'accès aux ressources essentielles, le maintien de l'ordre, la défense du territoire ; et, sur le plus long terme, pour accéder un jour à un stade où l'armée pourrait retrouver sa crédibilité et s'imposer face aux extraterrestres en ayant développé une technologie comparable.
Dans une seconde période, face à la montée des revendications, des hystéries religieuses et sectaires, sur un terrain émotionnel perturbé, on pourra craindre une déstabilisation des démocraties au pouvoir fragile. La tentation de "retour à des régimes totalitaires prétendument capables de gérer une situation de crise ou de patrie en danger" sera forte comme le souligne Gilles Pinon, et surgiront un peu partout des hommes providentiels qui voudront se voir confier la destinée des populations. D'autant que suite à l'écroulement des économies, on tiendra les gouvernements pour responsables.


Le gouvernement américain notamment a tout a redouter d'un contact extraterrestre officiel, car l'hégémonie des Etats-Unis serait alors menacée sur plusieurs terrains : mise à mal de l'économie et mise à mal du dollar comme étalon du système financier, possible remise en question de la suprématie du pétrole comme source d'énergie, mise à mal de leurs prétentions militaires hors de leur sol, mise à mal de leur influence culturelle sur le reste du monde, mise à bas de leur superpuissance face à l'armement extraterrestre, fin potentielle du capitalisme et fin potentielle du lobby militaro-industriel, etc.


    L'auteur

Et que dire des scientifiques...
Imaginons que nous puissions voyager dans le temps et retourner au Moyen-Age. Nos scientifques rentrent en contact avec des moines et d'autres savants de l'epoque.

(J'ai volontairement legerement change le texte d'origine pour le rendre plus digeste)
Tout de suite leur est révélé le grand secret : certaines affections (dont ils ne connaissent pas l'étiologie : arthrites névralgiques, ovarites, trouble du grand sympathique) peuvent se soigner par le moyen d'un traitement mystérieux appelé DIATHERMIE par ONDES ULTRA COURTES. Et ils tentent d'expliquer les bases physiques d'un si merveilleux système.
L'affirmation de l'existence des champs électromagnétiques est véritablement surprenante. Les savants médiévaux se regardent entre eux, moitié amusés et moitié méfiants. Quelles preuves apportent les étrangers qui viennent peut-être des terres sauvages de Germanie ?
Leur sont présentées les bases mathématiques de la théorie du champ.
Utilisant le langage de la Terre au vingtième siècle, ils parlent de l'opérateur Nabla, de divergence d'un vecteur, de gradients de potentiel, de flux magnétique, tentant de rendre compréhensibles le théorème de Stokes et les hypothèses de Maxwell. Il y a les étranges symboles que les visiteurs traduisent comme « Intégrale de », « Rotation de », « Différentiel de »... Impossible de digérer en quelques mois toute la base du calcul intégral et tensoriel. Avec quelle formation essayer de résoudre un système d'équations différentielles ?

Tout cet ensemble compliqué de nombres et de signes cabalistiques peut n'être qu'une simple fiction aussi ingénieuse qu'irréelle, inventée pour surprendre la bonne foi des érudits du Moyen Âge.
Si les étrangers ne sont pas des imposteurs, ne serait-il pas possible de construire sous leur direction cette ingénieuse "machine" ?
Ils ont parlé d'un oscillateur générateur de hautes fréquences ; ils ont montré quelques bizarres "peintures" où l'on voit un panneau plein d'étranges "manettes" et des câbles qui s'entrelacent avec des disques mystérieux.
Rapidement on se met à l'oeuvre : il faut fabriquer des dispositifs nommés VALVES PENTODES. Mais où trouver un métal rare nommé Wolfram ? Et cet autre appelé THORIUM qui permettra de construire leurs cathodes ? Et le NICKEL nécessaire pour les grilles ?
Où trouver le verrier avec une grande expérience artisanale qui puisse fabriquer une ampoule de verre et ensuite y créer un vide poussé ? Mais avant, qu'est-ce que le vide ? Et comment trouver dans toute l'Europe une industrie capable de fabriquer les milliers d'éléments qui interviennent dans cet engin : résistances, condensateurs, bobines, transformateurs... ? Et l'énergie pour la mettre en marche : ils disent que c'est l'électricité ? Ce fluide mystérieux qui fait sauter des étincelles d'un grand bâton de soufre frotté contre un drap ? Obtenir du 220 volts ? Que veulent-ils dirent avec ce mot énigmatique : VOLTS ?
Les docteurs continuent en échangeant des regards d'intelligence : quel genre de bouffons sont ceux-là qui prétendent savoir plus que la Médecine, l'Astrologie et l'Alchimie... ? Où sont les chariots de feu qui les ont transportés et les anges qui les ont guidés ?

Les scientifiques présentent, angoissés, les feuilles chargées de signes cabalistiques, les renseignements concernant la vie dans le futur, où volent des appareils plus lourds que l'air, des machines qui se substituent à des milliers d'experts en calcul et où, sur des écrans, apparaissent les images mobiles des êtres humains.
Nous voulons des preuves ! Les docteurs crient : "hérétiques!". "Si vous dites posséder ces prétendus appareils de DIATHERMIE, ici on a une enclume, un fourneau, une scie, une hachette. Construisez-les donc avec ces morceaux de madrier et de cuivre".
Paysans, artisans, soldats, la plèbe dans son ensemble, assistent à la polémique. Quelqu'un demande et on l'informe : "des étrangers ensorcelés et fous!!! Brûlons-les et divertissons-nous !!!"
Il est indubitablement facile de comprendre la morale de cette fiction.
Ce qui est absurde, ce qui est risqué, ce qui aurait pu amener de graves troubles dans le processus évolutif de la civilisation, c'est d'assimiler trop vite des techniques, des principes et des bases scientifiques qui ne soient pas en adéquation avec la culture naissante de l'époque.



Christel Seval consacre deux chapitres aux chocs culturels historiques de notre planete.
Dans le cas de la conquête de l'Amérique, celui de l'Espagne des Conquistadores avec les civilisations du Mexique et du Pérou, les idoles furent détruites, les rites prohibés, les langues refoulées, et les anciens recueils de pictogrammes et de dessins furent brûlés dans un immense autodafé par Monseigneur Zumarraga, le premier évêque de Mexico. En 1500, il y avait, dans les Amériques, 80 millions d'habitants, et au milieu du seizième siècle il en restait 10 millions. A la veille de la conquête, la population du Mexique s'élevait à 25 millions, et en 1600 elle n'était plus que d'1 million.
Les 2 grandes sociétés (Incas et Aztèques) de la civilisation amérindienne s'effondrèrent devant quelques cavaliers espagnols « parce que de la confrontation de deux conceptions intellectuelles du monde, la plus efficace en sortit vainqueur, et la vaincue disparut, anéantie ».
Un autre exemple est constitué par les Indiens d'Amérique du Nord. En 1930, il n'y avait plus que 500.000 Indiens, soit, par rapport à la population existante avant l'arrivée du premier colon, une chute vertigineuse de 96%.
En présence de 2 civilisations différentes et inégales, la libre circulation des personnes et des biens provoque, chez la moins puissante, une série de transformations.


Toutefois, tout espoir n'est pas perdu, car Seval traite du contre-exemple du Japon a la fin du XIXeme siecle. Il s'agit d'un cas de figure particulier, celui ou le choc culturel n'a pas ete fatal. On peut lire dans le rapport Cometa (je vous en reparlerai un jour):
« Il est clair que, dans l'hypothèse où seraient prouvées l'existence et l'origine extraterrestre des OVNI, non seulement la position d'autorités intellectuelles, mais tout simplement la position sociale des élites scientifiques, risquerait d'être fortement compromise. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé chaque fois que des groupes ou des nations se sont trouvés au contact d'une civilisation humaine plus développée, à l'exception notable du Japon de l'ère Meiji sur laquelle il conviendrait de se pencher.» Rappelons que le Japon de cette epoque etait pour ainsi dire encore au Moyen-Age, mais il a reussi a s'approprier les techniques de l'Occident, non seulement sans pour autant perdre son identite, mais en plus il a carrement rattrape le maitre!

Si c'était à refaire, en admettant qu'on puisse remonter le cours du temps (...), l'Occident choisirait aujourd'hui de ne décimer ni les Indiens d'Amérique du sud, ni les Indiens d'Amérique du nord, ni les aborigènes, ni leurs populations ni leurs cultures. A fortiori, peut-on le penser, des extraterrestres munis d'une éthique en avance font de la non-ingérence la condition obligée de leur rencontre avec une civilisation de rang inférieur susceptible d'être déstabilisée ou absorbée.


                2eme edition
Bien sur, tout ceci ne s'applique qu'au cas d'ET qui seraient bienveillants ou neutres a notre egard. S'ils nous etaient hostiles, il pourraient nous envahir, voire exterminer, en deux temps trois mouvements. Comment peut-on esperer lutter contre une race qui aurait par exemple 1 million d'annees d'avance sur nous technologiquement?

Quelle que puisse être la bonne volonté de l'ethnie extraterrestre vis-à-vis de nous, sa compassion et sa détermination à nous venir en aide, on assiste impuissants à une succession de crises existentielles, une cascade de perturbations qui inflige au réseau social une blessure mortelle. Pour nourrir et occuper plus de six milliards d'humains, le système actuel est en déséquilibre permanent, et c'est sa dynamique qui le maintient debout et lui confère une stabilité toute relative. Demain, un choc le renverse et bouleverse ses motivations, ses assises les plus profondes, et le système endommagé ne peut se relever. Or l'aide extraterrestre ne peut venir profiter qu'à un système socialement stable et mature. L'aide extraterrestre viendrait aujourd'hui, elle serait détournée au profit des oligarchies dominantes et non pas à celui de l'humanité.
La société humaine est une civilisation encore immature, elle est dépourvue de l'unité politique nécessaire à la gestion centralisée et rationnelle des ressources planétaires. Sa stabilité est remise en cause par son morcellement territorial, culturel, religieux, économique, et ses penchants destructeurs. Elle puise son énergie des ressources fossiles non renouvelables et met en danger les grands équilibres écologiques : dérèglement climatique, pollution de l'eau et des sols, diminution des boucliers naturels tels que la couche d'ozone, altération des équilibres génétiques, etc. Son réseau social hétérogène subit un nombre élevé de contraintes antagonistes sans être doté des moyens adéquats de prise de décision et de gestion rationnelle sur le long terme. Son équilibre est une compromission permanente et insatisfaisante qui pourrait voler en éclat au moindre choc perturbateur.
L'ambition de notre civilisation doit être l'équilibre. Pour l'atteindre, elle devra changer, devenir planétaire et stable sur le long terme. Le climat devra être suffisamment maîtrisé, ainsi que la démographie, les sources d'eau et l'agriculture. La consommation vorace des ressources non renouvelables devra faire place à une gestion pérenne des matières premières et de l'énergie. La pollution devra être jugulée et contrôlée. Les instances dirigeantes devront gouverner l'ensemble de la planète au nom de la totalité de ses habitants et au sein d'une union abolissant les conflits physiques et les drames inhumains tels que la malnutrition, l'absence de soins, l'absence d'éducation, l'inégalité sous toutes ses formes. Ce point atteint représentera la pérennité assurée de la race humaine, dans un écosystème équilibré et sain.

La voix populaire appelle de ses voeux l'apparition d'êtres plus doués que l'Homme, car elle y voit naïvement la solution de ses maux, sans discerner l'abîme de l'ethnocide. Les films et les romans ont tellement banalisé la rencontre qu'il nous semblerait parfaitement stupide de trembler en voyant débarquer des êtres exobiotiques animés de bonnes intentions. Le film "Rencontre du troisième type", ainsi que la filmographie hollywoodienne, ont banalisé en un demi-siècle la possibilité d'une présence extraterrestre dans nos parages. Aujourd'hui, chacun se demande pourquoi le contact ne se produit pas puisque, apparemment, nos mentalités se sont forgées en vue de cette issue.
De la même manière, l'argumentation utilisée pour nier l'hypothèse extraterrestre est de dire que si de tels êtres existaient ils auraient déjà envahi l'espace et pris contact avec nous. Cette argumentation a la faveur de la communauté scientifique, des grandes institutions et du public.
Or ces opinions sont forgées sur des raisonnements erronés puisqu'ils ne tiennent aucun compte de la véritable dangerosité d'un contact entre des êtres appartenant à une race en avance sur la route de l'évolution et l'humanité actuelle.


Bref, un ouvrage que je recommande chaudement, qui nous fait avant tout reflechir sur nous-memes, sur notre anthropocentrisme, sur le mal que nous causons a notre planete.
J'emets juste un bemol, assez genant. Seval annonce clairement qu'il croit en l'existence des Ummites (je ne rentrerai pas dans les details; en gros c'est une affaire qui remonte a 1966, de soi-disants ET seraient parmi nous pour nous etudier en toute bienveillance, et ils auraient communique par lettres et telephone avec nombre de personnes a travers le monde, surtout en Espagne. L'hypothese d'un canular tres elabore est de loin la plus probable). Cela dit, cela ne change en rien son analyse absolument passionnante de bout en bout, et que je cautionne a 100%
Autre point noir, mais d'un pur point de vue economique: les annexes (plus que dispensables) occupent plus du tiers du bouquin! On achete pour 400 pages, mais le theme principal doit en faire 250...

PS: SVP ne venez pas lancer dans les commentaires "je crois a L'HET des OVNI" ou "je n'y crois pas", ce n'est pas le sujet ici. Ne vous inquietez pas, on en reparlera.

dimanche 20 août 2017

Exposition City Hunter a Kokura


Le week-end dernier j'etais a Kokura (a cote de Fukuoka), et j'en ai profite pour aller au Manga Museum qui proposait une expo entierement consacree a City Hunter (Aout/Septembre uniquement). Le manga en priorite mais il y avait aussi une partie anime. Un peu de Angel Heart aussi (faut bien vendre les trucs actuels), mais bon, a 90% c'etait du City only.
Le Manga Museum se situe aux 5eme et 6eme etage du batiment Aruaru City, juste a la sortie de la gare de Kokura. Bonne surprise, en debarquant au 1er etage (il n'y a rien au rez-de-chaussee) on est accueilli par 2 statues geantes de Mazinger Z et Grendizer :) (y a un Devilman un peu plus loin aussi) En fait, tout l'immeuble ne comporte que des boutiques de manga/anime/figurines/jeux, comme Mandarake.

Bon, l'expo donc, est plutot vaste, et comporte essentiellement des planches originales et illustrations couleurs de Tsukasa Hojo. En tant que dessinateur (tres) amateur, j'ai trouve le tout assez interessant, mais finalement on est bien content de voir que les manga imprimes ne respectent pas exactement les planches de base... Pourquoi? Et bien il y a assez souvent des rectifications a l'effaceur blanc, bref des parties un peu "sales", meme si ca touche plus les premiers volumes du manga (non seulement Hojo ameliore considerablement son style graphique au fil du temps, mais ses planches deviennent egalement plus propres).

On a aussi une salle destinee a l'anime, avec surtout des model-sheet ou quelques posters promotionnels (dont un sur CH 91 avec une illustration que je n'avais jamais vue a ce jour! Je ne pensais pas qu'il pouvait encore exister des trucs qui me seraient inedits sur la serie...); et en fond sonore des generiques pour aller avec, comme Get Wild.

On a aussi le fameux panneau de la gare de Shinjuku, ou les visiteurs peuvent laisser un message. J'en ai moi-meme ecrit un, en demandant d'adapter la fin du manga en anime, meme si j'ai peu d'espoir.

Enfin, quelques goods a acheter, rien de bien folichon mais bon (porte-cles, cartes postales, etc)

Bref, si vous passez dans le coin avant fin Septembre, et evidemment si vous etes fan de City Hunter, allez-y absolument!

Helas, passant en coup de vent, je n'ai pas pu visiter le reste du musee (ou on est accueilli par un Harlock), ce sera pour la prochaine fois.

Encore 2-3 images et surtout une courte video!

mercredi 16 août 2017

Les reproches faits a l'animation japonaise

(article intialement publie le 18 Aout 2010)
 
Meme si c'est (beaucoup) moins le cas aujourd'hui, en France dans les annees 80-90, on a diabolise l'animation japonaise en lui collant toutes les tares possibles et imaginables, avec la plus incroyable des mauvaises fois. Qui plus est, 9 fois sur 10 (minimum!), cela venait de gens qui n'y connaissaient RIEN et qui ont du voir 2 episodes de series differentes dans toute leur vie... On va tacher aujourd'hui de demonter point par point tous ces prejuges, qui ne sont qu'une forme de xenophobie anti-nipponne (on attaque les anime pas pour leur contenu, mais parce qu'ils sont japonais avant tout)


*C'est violent
Personne ne nie que CERTAINS DAN (abreviation pour Dessin Anime Nippon, guere plus utilisee de nos jours mais je suis retro jusqu'au bout) ont un contenu violent, voire ultra-violent (Hokuto no Ken...). Mais ca represente quoi? 10%? 20%? C'est sur que Maison Ikkoku, Creamy, Tom Sawyer, ou Mapple Town (les Petits Malins) sont d'une violence insoutenable.
Alors qu'en meme temps, personne ne dit rien pour le cinema/series TV live americaines. Tout simplement parce que le postulat de depart est completement fausse.
LE DESSIN ANIME N'EST PAS SYSTEMATIQUEMENT DESTINE A DES ENFANTS!!! C'est une simple technique qui n'influe en rien sur le contenu!! Les Japonais peuvent utiliser indifferemment l'animation ou la prise de vue reelle pour raconter la meme histoire. Si "La Liste de Schindler" avait ete cree au Japon, cela aurait tres bien pu etre un DA. En quoi cela change quelque chose? La mise en scene, l'histoire, les textes, les musiques, le travail des comediens (ou comediens-doubleurs pour l'animation)... Voila ce qui compte, pas la technique!!
Et il est la, le souci. Traditionnellement en Occident, DA = enfant. Je ne comprends toujours pas meme en 2017 (moins heureusement), il y a encore tant de personnes obtues d'esprit qui n'arrivent pas a se defaire de cette idee completement conne.
Vu comme ca evidemment... C'est clair que montrer Violence Jack ou Urotsukidoji a des gamins, n'est vraiment pas une bonne idee! Est-ce qu'on va diffuser un film gore ou porno en plein mercredi apres-midi? Idee aberrante qui ne viendrait a l'esprit de personne. Pourtant, sous le simple pretexte que c'est un dessin anime, paf, catalogue pour enfant... Ben non, desole, dessin anime n'est pas un genre. Un DA peut-etre une comedie, de la science-fiction, du fantastique, etc.
Cerise sur le gateau, on se permet de citer Goldorak dans 95% des cas. Personnellement, j'estime que la violence est associee a des etres de chair et de sang. Des machines qui s'affrontent, est-ce de la violence? (alors oui, il y a une certaine violence psychologique dans la serie, mais ce n'est jamais celle-la a laquelle il est fait reference)

Et tout de suite apres les Petits Malins, on retrouve votre nouveau copain, Jacques Violence!



*Ca se ressemble tout (graphiquement parlant)
C'est sur que si on compare deux oeuvres d'un meme auteur, fatalement... Touch et Miyuki, ou Cat's Eye et City Hunter, evidemment... De la meme maniere qu'entre Tintin et Quicke et Flupke ca reste du Herge
Bon, cela dit, il est vrai qu'il y a un certain nombre d'oeuvres qui disposent d'un design "type". Et ce, pour 2 raisons:
1/vu le nombre enorme de DA existants (depuis les eighties plusieurs dizaines de series hebdomadaire, sans meme compter les OVA), et celui plus restreint d'auteurs, il y a forcement des limites
2/de la meme maniere dans la BD franco-belge, ou dans de nombreux cas, on a des persos rondouillards au gros nez (Achille Talon, Asterix, Boule et Bill.... Honnetement, ca se ressemble au moins autant que de nombreux DAN); bref il y a certains codes propres au genre

*C'est moche
Deja, c'est tres subjectif. Ensuite, dur de croire que parmi la myriade de dessinateurs differents, y en a pas au moins quelques-uns qui trouvent grace aux yeux des detracteurs.
Mais vous avez vu les series de Hanna Barbera des annees 70? Et les series "a jouet" des annees 80? Osez venir me dire en face que Versailles no Bara ou Cobra sont plus laids que Mumbly ou GI Joe... Et que dire des "superbes" productions francaises comme "les Jumeaux du Bout du Monde"
VS
*Les personnages ont des tetes d'Occidentaux
Sous-entendu qu'ils devraient etre Asiatiques. Deja, que des Occidentaux puissent se permettre de dire a un autre peuple ce qu'ils devraient dessiner, bonjour les relents de colonialisme.
Desole, mais la encore totalement a cote de la plaque. On est dans un univers virtuel, dessine en 2 dimensions, les persos n'ont pas a appartenir a un type racial defini (si on veut de l'hyperrealisme, autant tourner un film avec des acteurs humains). Il s'agit d'un type humain universel, en dehors de toute consideration ethnique. De toutes facons, les Japonais voient leurs personnages comme Japonais, car ils le sont culturellement.

*Les histoires sont simplistes
La encore, si on compare a ce que faisaient les Americains, y a pas photo... (PS: je parle uniquement des anime des annees 80 hein, un enorme pas en avant a ete franchi depuis... heureusement!) Le suivi de l'histoire, la psychologie (parfois incroyablement fouillee) des personnages, le non-manicheisme, les rebondissements, la maturite de certains themes abordes... Jusqu'a Batman the Animated Series au debut des annees 90, pas UN DA non-japonais (je parle en series TV uniquement, et je ne compte pas les coproductions) ne pouvait esperer arriver au bout du petit doigt de pied d'un DAN lambda...

*C'est mal anime
Oui et non. Animation limitee ne veut pas forcement dire ratee pour autant. Les Japonais compensent la pauvrete du nombre d'images/secondes par une mise en scene, un travail de camera, d'une tres grande qualite. Ca bouge peu, mais ca ne nuit en rien au dynamisme.
Et puis quand on invoque ce probleme, c'est 9 fois sur 10 pour comparer a Walt Disney. Non mais alors attendez... Il faut etre gonfle pour oser comparer un film cinema a gros budget d'1h30 avec une serie TV de 50 ou 100 episodes de 20 minutes! Comparons ce qui est comparable, et sur une  periode equivalente! Par exemple, Aladdin face a Akira, pas sur qu'objectivement cela tourne en faveur du premier...
Meme les "petits" cartoons de Disney ou Tex Avery sont a la base des courts-metrages cinema, la comparaison n'a donc pas lieu d'etre.
Et puis bon, quand on voit ce qu'on faisait chez nous... Les Mondes Engloutis ou L'Oiseau des Mers, c'est plus une succession d'images fixes que de l'animation...

Si l'histoire est loin d'etre ininteressante, Les Mondes Engloutis sont quand meme d'un point de vue technique a 10 km derriere des DAN anterieurs de 10 ans...


*Les dialogues sont stupides
C'est la faute des adaptateurs francais!!! A l'epoque AB tout du moins. Franchement, Ranma ou Sailormoon en VF c'est d'une debilite consternante. Ne venez pas taper sur les Japonais qui n'y sont pour rien!
Dans le meme ordre d'idees, on pourrait s'attendre a "les generiques sont pourris" (ce qui etait souvent vrai en francais!), etrangement cet aspect n'est jamais evoque... Tout comme la qualite des musiques (est-ce que ca prouve qu'au moins elles sont inattaquables, ou juste que les detracteurs n'y ont pas pense?)

*On ne comprend rien
Sous-entendu la mise en scene est mal fichue. La encore, faute a la censure francaise. Quand on entend une musique stopper brusquement, on se doute bien qu'on a coupe un morceau...
Cela dit, ca peut aussi etre vrai dans un anime comme Urusei Yatsura qui, en effet, est completement "anti-cartesien". Mais c'est une des rarissimes exceptions.

*Ce n'est pas notre culture (point evoque par Madame Segolene Royal)
Ah bravo, le Japon c'est pas la France, bien remarque... Mais justement, s'ouvrir aux autres cultures c'est plutot une bonne chose non?

*C'est sexuel
Meme remarque que pour le paragraphe sur la violence, mais en pire. Aucune serie TV (tout du moins jusqu'a la fin des annees 90) n'a de contenu vraiment tendancieux, ou alors c'est traite avec humour (City Hunter). Pour voir des persos qui couchent ensemble, faut generalement taper dans les anime interdits aux moins de 18 ans, que ne sont a priori pas cense voir de jeunes enfants. Ce serait un peu comme se plaindre de voir des scenes de sexe dans un film porno...
Princesse Sarah, ode a la pedophilie


*Les Japonais envahissent le monde avec leurs DA, produits a bas prix
Peut-etre la pire de toutes les conneries. Jusqu'au debut des annees 2000, JAMAIS les Japonais n'ont produit de DA en prevision de les exporter. Les anime sont realises PAR des Japonais POUR des Japonais (tout du moins des gens passant leur vie au Japon), c'est culturellement 100% japonais, et les responsables de la Toei ou de la Sunrise ont ete les premiers surpris quand ils ont recu des offres de l'etranger leur demandant de vendre des DA!
Pour la valeur, c'est vrai que les Occidentaux (surtout Italiens et Francais) en ont achete des kilometres pour une bouchee de pain, mais cela s'explique tres simplement. A la base, les anime ne sont pas specialement moins couteux qu'ailleurs. Mais aux debuts, les Japonais, decontenances, ignoraient totalement a quel prix ils pouvaient bien revendre leurs series. Comme ces dernieres etaient en plus deja amorties par leur diffusion (et surtout merchandising) intra-Japon, ils les ont sous-evaluees et leurs clients en ont profite.
Ce n'est plus le cas aujourd'hui, ou ils connaissent l'importance du marche mondial, et l'achat de licences coute bien plus cher qu'autrefois.

Enfin, le nombre de DAN diffuse en France est ridicule compare a celui produits par le Japon depuis la fin des annees 60. On en a eu quoi? Quelques centaines? Y en a plusieurs milliers au Japon...

*Il y a souvent des robots geants
Celle-la je l'aime bien parce qu'elle me fait rire pour son cote paradoxal.
On a eu quoi comme series de robot en France avant la fin des annees 90, a part Goldorak? Robotech (qui est un remontage americain), Voltron (idem), l'Empire des Cinq (pas super connu), et 3-4 diffuses partiellement (la Revanche des Gobots, Dancougar, Gordian (3 episodes), Tobikage, Patlabor ("c'est bien toi le plus fort pour sauver la Terre en danger". Je ris)). C'est tout, apres on saute a Evangelion vers 1997...
Bref, contrairement a nos chanceux voisins italiens, la France a ete un pays completement sous-alimente en series de mechas! Alors oui, au Japon c'est le genre numero 1 (plusieurs centaines de series). Mais ne venez pas me dire que les detracteurs francais pouvaient le savoir!! Il n'y a que deux cas de figure possibles: ou ils ont dit ca par hasard en ayant JUSTE Goldorak comme reference, et c'est donc de la mauvaise foi ehontee (une serie = un genre?); ou alors ce sont effectivement de vrais specialistes de l'animation japonaise, ce dont je doute tres fort...

*Bioman
Quand on demandait aux detracteurs de citer des noms de series, qu'est-ce qui revenait essentiellement? Goldorak, Candy (meme en 2017, on nous rabat les oreilles avec ces deux series qui ont 40 ans), Bioman, voire Dragon Ball et les Chevaliers du Zodiaque. J'ai meme deja entendu les Tortues Ninja (dommage, c'est americain... Sans doute parce qu'il y a ninja dans le titre).
Bioman n'a jamais ete un dessin anime. C'est une serie live avec de vrais acteurs, aucun rapport... Et la, le reproche de violence est vraiment deplace! Contrairement aux anime, qui sont dessines, donc virtuels, donc ou tous les exces sont permis, les tokusatsu qui eux pourraient pousser les enfants a vouloir imiter leurs heros, sont realises avec un tres grand soin. Exemple: les heros s'envolent toujours de bas en haut depuis le sol, et jamais depuis une hauteur quelconque. On ne voit presque jamais de sang couler non plus.
Encore une fois, comment voulez-vous accorder du credit a des personnes qui se rendent ridicules en montrant qu'elles ne connaissent RIEN au sujet?

2 dessins animes japonais



On a totalement le droit de ne pas aimer l'animation japonaise, encore eut-il fallu que ce soit pour des raisons valables!

Pour terminer, je vais enumerer ce que je pense moi, objectivement, etre des vrais defauts de la japanim.
*ce n'est plus le cas aujourd'hui mais jusqu'au milieu des annees 90, il y avait une tres (trop) grosse heterogeneite de realisation au sein d'une meme serie, voire d'un meme episode (par exemple dans Saint Seiya, le sublime cotoie le tres laid)
*des series parfois trop longues, avec des ajouts inutiles, voire qui desservent l'oeuvre (les series etant bien plus courtes de nos jours, il y en a nettement moins)
*les episodes flashback, parfois a outrance (dans Hokuto no Ken, on en a au moins 5 ou 6 sur une bonne centaine!)
*des fins en queue de poisson. Cela concerne essentiellement des adaptations de manga, beaucoup moins des histoires creees directement en animation.
*Mon dernier reproche ne concerne pas l'animation japonaise en tant que telle, mais son public initial. Cela manque de pluriculturalisme. Je m'explique: pour le Japonais moyen, y compris le fan d'animation, dessin anime ca veut dire dessin anime japonais (+ Walt Disney au cinema pour la famille). Point. Les oeuvres etrangeres, meme les coproductions sont completement ignorees. Des series tres connues dans le monde entier comme les Cites d'Or (a moitie japonais!), Ulysse 31 (idem), les Maitres de l'Univers, les Simpsons, ou les adaptations recentes de Batman/Spider-Man/etc, au mieux ont ete diffusees dans l'anonymat le plus total, au pire meme pas diffusees.

(ajout de 2017)
Et le fan service putain... Le moe a tue la japanim. Heureusement on trouve parfois quelques perles, mais en pourcentage de la production, je trouve juste ben que c'est souvent minable, sans compter qu'on porte aux nues ce qui ne devrait pas l'etre. Je me rappelle de la mode sur Suzumiya Haruhi mais bon sang! Certains n'hesitaient pas a oser la comparer a Evangelion en terme d'impact sur la japanim! Je me suis force a visionner la serie. Ouais bah, et? Sympa, on la regarde et on l'oublie.
Bah, de toutes facons, ces gens-la ne frequenteront surement jamais mon blog alors... :)

mardi 15 août 2017

Recre A2

(article initialement publie le 14 Juillet 2010)

S'il y a bien une emission qui aura marque mon enfance, c'est... surement pas le Club Dorothee, et ce pour deux raisons
1/quand le Club a debute (1987), j'etais deja adolescent
2/meme a l'epoque, je trouvais que c'etait une emission de merde. La grande force du Club Do, tout du moins sur ses 3-4 premieres annees, ce fut un flot d'excellentes series japonaises, mais dans des versions massacrees (coupures, dialogues infantilisants, la pub au milieu, generiques pourris... quand ils etaient diffuses!). Mais a part ca... Non franchement, je ne ressens pas la moindre nostalgie pour cela.

Revenons en Juillet 1978 (quasiment 40 ans deja...), puisque c'est la que tout a commence. Au depart, Recre A2 etait uniquement diffuse durant les vacances d'ete de cette annee (je ne sais pas s'il etait prevu de la poursuivre a la rentree, ou d'en faire une emission uniquement pour les vacances, a l'instar de Croque-Vacances sur TF1, qui suivra peu apres). Goldorak et Candy en 1ere diffusion. Ou comment faire du 100% d'audience... Une revolution dans les programmes jeunesse, et meme de la television francaise tout court.
Recre A2 etait presente par Dorothee et Gerard Chambre, ce dernier n'etant reste que quelques semaines.
Puis peu a peu, une foule d'animateurs vont rejoindre l'emission: Jacky, Fabrice, William Leymergie (egalement producteur de l'emission), Alain Chauffour, le dessinateur Cabu (Cabu dans un programme pour enfants! Fallait oser), Elfie, Corbier, Julie Bataille, Marie Dauphin, Charlotte Kady, etc etc... Plusieurs dizaines de personnes ont du participer a l'aventure; certains sont restes dans les memoires, d'autres pas...
Il y a eu des tas d'horaires/formats de diffusion differents selon les annees. Toutefois, on retiendra surtout les jours de semaine en fin d'apres-midi, et le mercredi apres-midi puis matin en plus quelques annees plus tard. Il y en aura meme samedi et dimanche matins.


"Diversite" est le mot d'ordre de Recre A2. On y voyait des series live et animees (americaines, japonaises, mais aussi europeennes comme Zora la Rousse ou Silas), pour un peu tous les ages dans le sens ou elles ratissaient large (et non pas dans le sens ou Mon Petit Poney cotoie Ken le Survivant, comme dans le Club Do). Les Mysterieuses Cites d'or, Monsieur Merlin, Albator, Dick le rebelle, les Maîtres de l'univers, l'Empire des Cinq, Superbug, les Schtroumpfs, le Croque-Monstres Show, Jane de la Jungle, Cobra, X-Or, les Paladins de France...
Mais aussi des courts et longs metrages d'animation comme Le Prince du Soleil (Japon), ou l'incroyable Skywhales (Angleterre) qui a du marquer a vie tous ceux qui l'ont vu.

Skywhales


On avait egalement des tonnes de reportages/magazines comme C'est chouette (cinema), la Bande a Bede (BD), Latulu et Lireli (lecture), 3.2.1 Contact (vulgarisation scientifique), ou meme l'opera avec Recre a l'opera!

La Bande a Bede


C'est Chouette


Quelques jeux aussi comme Maraboud'ficelle ou l'anagrille. J'ai ete sidere en revoyant une emission il y a quelques annees. Aujourd'hui en 2017, l'anagrille passerait pour un jeu intellectuel pour adultes. En 85, ca ciblait les jeunes! Quelle ahurissante baisse de niveau en l'espace d'une generation...

Et puis les fameuses dramatiques. Si d'ordinaire les animateurs presentaient l'emission confortablement installes dans le studio, le mercredi apres-midi c'etait tout autre chose. Chaque semaine un theme, une histoire, jouee par Dorothee et sa bande. Certes, c'etait realise avec 3 francs 6 sous, mais il y avait un veritable travail derriere, avec la volonte de faire quelque chose de bien... et c'etait reussi! Rien a voir avec les aneries du genre Sahara le dromadaire extra-terrestre...
A noter aussi que Dorothee n'avait pas "l'omnipresence" qu'elle aura dans son Club ensuite. Elle ne presentait guere l'emission que le mercredi; le reste du temps les autres animateurs se relayaient.
Dans Recre A2, on s'adressait aux gosses pas comme a des debiles mais comme a un public "responsable". Humour, decouverte du monde, divertissant... et comble du bon gout, pas de sponsors envahissants ni de coupures publicitaires (aah, un mercredi apres-midi, 3 heures non-stop sans jamais de page pub... Dans le Club Do, c'etait en gros toutes les 20 minutes...)

Alors bien sur, evidemment qu'il y avait aussi quelques programmes a jeter (disons meme carrement merdiques. Qu'est-ce que j'ai pu me faire ch... devant Mes mains ont la parole... Meme si le concept est plus que respectable (histoire racontee en langage des signes)), mais dans l'ensemble le tout etait d'une tres bonne qualite. Aujourd'hui je revisionne avec plaisir du Recre A2. Mais le Club Do, je ne tiendrais pas 20 minutes (enlevez les series japonaises, tout le reste merite la poubelle direct).
Et bien justement, figurez-vous qu'il existe une web TV entierement consacree! On y (re)voit des choses ahurissantes genre le clip de Silas ou du Monsieur Merlin (qu'est-ce que j'aimerais une sortie DVD de cette serie...)
A voir ici
(emet 24 heures sur 24, mais avec beaucoup de rediffusions)
Et pour completer ce billet
Recre A2 sur Planete-Jeunesse
et un autre site tres complet
Et bien evidemment, comment pourrais-je ne pas conseiller (non, ordonner!) la lecture du livre "Nos annees Recre A2" par Sebastien Carletti, sorti en 2013

Pour se faire plaisir, une emission de Novembre 85 (mais sans les series, c'est juste l'emission en elle-meme)

lundi 7 août 2017

Space Runaway Ideon

(article initialement publie le 19 Septembre 2010)
Titre original: Densetsu Kyojin Ideon
Annee: 1980
Nombre d'episodes: 39 + 2 films
Auteur: Yoshiyuki Tomino
Yoshiyuki Tomino est injustement meconnu en France, alors que c'est la personne qui a revolutionne l'animation japonaise en la faisant passer beaucoup plus adulte. Gundam, c'est lui!
Cela etant, a mes yeux, son meilleur travail, c'est Ideon (mais il faut dire aussi que je prefere le Space Opera aux trucs trop realistes)
Dur d'en parler bien sans spoiler, une partie du texte qui suit est repris d'une discussion sur le net de la part d'un fan qui a fait un boulot admirable (et puis j'ai la flemme d'ecrire). Comme ca remonte a dix ans au moins, et que je n'ai aucun souvenir du forum ou ca avait ete poste, si l'auteur d'une partie de ce texte se reconnait, qu'il se manifeste.

L'histoire de la legende du geant Ideon (parce que c'est ce que ca veut dire) se deroule dans le futur; l'humanite a commence a coloniser d'autres planetes et c'est tout naturellement que nous voyons des archeologues faire des recherches sur l'une d'entre elles, la planete Solo. Ils trouvent alors le geant Ideon, une sorte de robot de haute technologie avec plusieurs autres appareils. Apres six mois de restauration, ils arrivent a le faire bouger. C'est alors qu'arrivent les Buff clan, une race extra-terrestre voulant a tout prix l'Ideon. Pour les Buff clan, ce dernier est un dieu geant, dont la venue est annoncee dans une legende, legende qui connait deux fins alternatives: l'une bonne l'autre mauvaise.
Karala Ajiba la fille du chef de l'armée Buff clan, en voulant partir en reconaissance sur la planete ou se trouvent les aliens (c-a-d dire les humains, chaque camp qualifiant l'autre logiquement d'ET), se retrouve embarquee avec eux dans leur fuite, a bord du solo ship, vaisseau qui transporte l'Ideon.
Le navire et son equipage vont ainsi fuir de planete en planete, traques par les Buff clan. Ils devront se defendre avec l'Ideon pilote par plusieurs membres de l'equipage dont principalement le heros Cosmo Yuuki (et son hallucinante coupe afro :) )

Justement a propos des pilotes, ceux-ci ne prennent pas juste les commandes de l'appareil bien qu'il se commande comme une simple machine, ils ont la capacite d'activer sa puissance, capacite qui n'est pas a la portee de tous, en fait seuls les plus jeunes peuvent le faire. C'est pourquoi Ideon n'est pilote que par des adolescents.
Le fameux pouvoir de l'Ideon est appelee ide et interprete comme une representation de l'id de Freud qui n'est autre que le ca de sa theorie psychanalytique. C'est pour cela que l'Ideon ne montre son pouvoir qu'aux jeunes, il ne sont pas encore entierement avilis par le surmoi, en fait plus la personne est jeune plus l'Ideon sera en "mode puissance infinie", particulierement en la presence de Paper Lu (un nouveau né) et du bébé dans le ventre de Karala.
Durant toute l'histoire, on voit que l'Ideon se manifeste a certains personnages comme Cosmo, a un plan bien particulier et une destinée pour les etres vivants, totalement independante de ces derniers, et c'est pour cela qu'il les pousse a se battre les uns les autres en agissant sur leur inconscient.

Tout comme Gundam, Tomino a ete censure dans sa lancee pour son scenario trop novateur et choquant, ainsi la serie qui devait comporter a l'origine 43 episodes n'en fera que 39. Elle sera suivie par deux films.

Ideon et Evangelion
Je ne vous raconte pas la fin en details mais c'est la plus "ultime" jamais vue dans un DA japonais, dont Hideaki Anno s'est tres fortement inspire pour Evangelion. Anno ne s'est d'ailleurs jamais cache d'avoir ete fortement influence par Ideon pour la creation d'Eva. La fin allait forcement etre "extreme" et c'est ce qui c'est passe.
Le dernier episode de la serie n'a aucun interet, il faut l'oublier, et meme eviter de le visionner. Il est suivi d'un film qui resume la serie jusqu'a l'avant-dernier episode (comme Eva), dont on peut se passer si on a vu la serie avant, et enfin d'un "vrai" film qui reprend la fin telle qu'on aurait du la voir, un chef d'oeuvre absolu (la, c'est pas le cas d'Eva mais bon ).

D'ailleurs, certaines scènes de "The End Of Evangelion" sont plus ou moins reprises de "Be Invoked" (le film conclusif d'Ideon) en guise d'hommage. Lorsque "Be Invoked" sortit sur les ecrans (en 1982), il defraya la chronique pour ses sequences d'une grande violence. Impossible de ne pas faire le rapprochement avec "The End Of Evangelion", qui en fait encore plus en rajoutant du sexe. Le film reussit ce qu'avait fait son predecesseur. Il est choquant, meme pour 1997 (quand je repense a la scene ou Shinji se masturbe sur une Asuka a moitie morte sur son lit d'hopital, ca me met mal a l'aise).
Les eva sont des "etres" au potentiel infini ou presque, dont le fonctionnement, les buts, l'existence depassent completement le pilote et ceux qui s'en servent. C'etait deja le cas dans Ideon. Avant Eva il y avait deja eu le coup du robot qui bougeait tout seul, la on a le robot qui se rebelle contre ses utilisateurs. Idem dans Ideon.

Sinon on retrouve le concept "qu'est-ce que le moi", et "que vaut le moi si je suis le seul". La Complementarite, c'est faire disparaitre les entites individuelles = une reflexion sur le rapport a l'autre.
La seule grosse difference entre Ideon et Eva, c'est que le 1er fait completement space opera, avec beaucoup d'action, auquel on a ajoute des apports philosophiques. Eva c'est avant tout le cote introspection/reflexion qui prime, et sur Terre dans un environnement realiste, et quasiment contemporain.
Ce n'est pas vraiment representatif, mais j'aurais tendance a dire qu'Ideon serait une sorte de mix Gundam (1ere serie) + Eva + Star Trek.
Bien sur, Eva aussi est un gros morceau de l'animation japonaise, mais quand on a vu Ideon avant, on relativise beaucoup plus le cote soi-disant revolutionnaire de l'anime de Anno!!

Pour resumer (parce que ca commence a faire beaucoup), Ideon est un chef d'oeuvre du space opera, absolument pas "creux" (mais les series de Tomino le sont rarement de toutes facons, enfin a cette epoque, avant qu'il ne devienne gateux...), et honnetement a la fin du film conclusif je suis reste comme un con devant l'ecran, completement subjuge.
Certes, la serie est parfois (beaucoup?) un peu lourde car redondante. Mais se contenter du 1er film a la place, c'est quand meme sauter allegremment nombre d'evenements. Et puis faut dire ce qui est, mais c'est moche. Si les films sont corrects, la serie est parfois vraiment immonde graphiquement parlant.
Musicalement, l'OST de la serie est moyenne, mais celle des films est somptueuse.

Ideon, a ma connaissance, n'a jamais ete traduit officiellement hors du Japon (on a des fansubs anglais et italiens, mais cela n'a rien de legal bien sur...); alors que c'est un anime tres important dans l'histoire de la japanimation. Meme si, au Japon non plus, il n'a jamais ete un DA tres populaire (etre arrive juste apres Gundam n'a pas aide non plus), bien que beneficiant d'une bonne critique.
Regardez au moins les films (meme si le 1er pourra paraitre incomprehensible par moments, tellement il est ultra-condense).


Plutot que l'opening (qui n'est vraiment pas representatif), je vous ai mis un clip realise avec l'ending de la serie et des images des films