jeudi 18 juin 2015

Hi no Tori 2772 Ai no cosmozone




2720, le monde est au bord du chaos, l'écosystème est complètement déréglé. Godo est sélectionné dès sa naissance pour devenir pilote. Élevé dans une salle de laboratoire et coupé du monde extérieur, il n'a pour seul contact qu'une femme robot : Olga. Le jour arrive où, devenu jeune adulte, il intègre l'académie des pilotes. Il y découvre à la fois la cruauté des êtres humains et l'amour.

Jeté dans un camp de prisonniers, sous la surveillance du gardien Black Jack, Godo fait alors la connaissance du Dr Saruta. Avec l'aide de ce vieux condamné, et d'Olga, il arrive à s'évader à bord d'un vaisseau spatial. Son but est dorénavant de capturer un mystérieux oiseau de feu, nommé 2772 et qui n'est autre qu'un Phénix dont le pouvoir d'immortalité peut ramener à la vie la Terre qui se meurt...


Hi no Tori 2772 est un film de 1980, qui s'inspire certes du manga eponyme de Osamu Tezuka, mais s'en eloigne grandement, on peut presque parler de deux oeuvres differentes.
Ca partait vraiment bien. Deja, il faut savoir qu'il s'agit d'un des films les plus ambitieux de l'animation japonaise, qui a beneficie d'un budget de 800 millions de yen, et d'un nombre d'animateurs plus grand que pour Akira, sorti pourtant 9 ans plus tard! HNT 2772 a egalement recu le 1er prix au Festival de Las Vegas et a la Convention de San Diego (tous deux en 1980).

Ce film est tout sauf creux et propose de nombreuses metaphores/reflexions sur l'etre humain et l'avenir de notre planete (helas de maniere assez pessimiste il faut bien le dire. Mais c'etait le lot de nombre d'anime au Japon a cette epoque).
Niveau realisation, la premiere scene jusqu'a l'ecran-titre, onirique a souhait, est sublime et m'a scotche a l'ecran. Le reste est assez heterogene et oscille entre le moyen et le superbe. Notons que certaines sequences sont en rotoscopie.


Pourtant, pourtant... Ce long-metrage, s'il a connu un succes critique incontestable, a plutot fait un flop commercialement parlant. Et je peux le comprendre. J'ai passe un tres agreable moment mais sans plus. Je m'attendais a quelque chose de grandiose, alors que ce film n'est "que" bon, mais j'ai un peu de mal a trouver pourquoi. L'histoire se tient, les persos sont honnetes (on retrouve tout un tas de tetes connues de Tezuka comme Black Jack ou le chauve a moustaches), mais... il manque quelque chose. Peut-etre que son cote "disneyien" l'a desservi. Parce qu'il va bien falloir parler de l'aspect musical.
Non, les musiques ne sont pas mauvaises, au contraire! Je dirais meme qu'elles "portent" le film, les images accompagnant la bande-son plus que l'inverse (un peu comme pour Fantasia). Le hic, c'est qu'on les croirait vraiment tout droit sorties d'un Disney, sans compter un passage limite comedie musicale, un peu hors de propos.
On sait a quel point Tezuka etait admiratif de Walt Disney, et cela se ressent dans son style graphique d'ailleurs. Mais cela n'etait, je pense, pas adapte a une oeuvre de SF assez sombre comme HNT 2772.


Etrangement, alors qu'il durait 122 minutes a la base, le film a ete coupe lors de sa sortie en VHS et LD. Il faudra attendre l'edition DVD en 2003 pour enfin beneficier de l'integrale.
J'ai entendu parler d'une vieille VF en VHS, qui serait sortie dans les annees 80, qui doit etre juste totalement introuvable (si c'est comme le film de Cyborg 009, bonne chance!!)
Je vous conseille vraiment d'y jeter un oeil, c'est de la jolie SF du debut des 80's, mais ce n'est pas non plus un chef d'oeuvre absolu.


Petite anecdote sur le nom du heros - Godo - qui vient en fait de God (Dieu)...


L'intro du film


mercredi 17 juin 2015

Galaxy Express 999 les films



Si en France quand on evoque Leiji Matsumoto on pense avant tout Captain Harlock, il faut bien garder en tete que l'oeuvre majeure du mangaka est Galaxy Express 999 (d'ailleurs, si Harlock intervient dans 999, le contraire n'est pas vrai). Je fais d'ailleurs partie de ceux qui preferent 999. Je critiquerai la serie dans un futur probablement tres lointain, quand j'en aurai fini le visionnage, autant dire pas pour tout de suite (113 episodes tout de meme, et j'ai plein d'autres anime a voir...); nous allons donc nous limiter aux films pour cette fois-ci.


Le premier se nomme sobrement The Galaxy Express 999, et est sorti en 1979. D'une duree de 2h10, il s'agit plus ou moins d'un resume de la serie TV, a savoir du voyage de Tetsuro et Maetel a bord du celebre train de l'espace. J'ai bien dit "plus ou moins", car comment voulez-vous resumer 113 episodes en 2 heures, d'autant plus avec un schema de base 1 episode = 1 nouvelle planete? Les auteurs (une partie du staff principal de Captain Harlock! A commencer par Rin Taro a la realisation et Kazuo Komatsubara au character design) ont donc decide une autre approche, a savoir de ne s'attarder que sur les 4 ou 5 planetes principales, qui n'apparaissent par ailleurs pas forcement dans le meme ordre. Il y a egalement une interaction tres forte avec Harlock, Tochiro, et Esmeraldas. Ces trois personnages (issus de Captain Harlock donc) jouent un role central dans le film, ce qui les rend partie indissociable de 999.
L'histoire est tres reussie, et la realisation tres correcte. Les BGM sont signees Nozomi Aoki, qui avait deja compose celles de la serie (mais on lui devra aussi ulterieurement les OST de Aishite Knight et Hokuto no Ken! Bref, le Monsieur a un eventail tres large...)
Le jeu des comediens-doubleurs est parfait, et Masako Ozawa signe ici son plus grand role (n'en deplaise aux fans de Son Goku). Pour l'anecdote, lors du doublage du film, lors de la sequence finale, Masako Ozawa (Teturo) et Masako Ikeda (Maetel) n'ont pas pu retenir leurs larmes lors de la premiere prise.


Ce long-metrage fut un veritable succes au box-office, et finit numero 1 des entrees cinema de 1979, jamais un dessin anime n'avait reussi un tel exploit.
Le generique, interprete par Godaigo, fut lui aussi un tube (1, 2 millions de single vendus) et reste encore aujourd'hui comme un des incontournables de la pop nippone des annees 70.
The Galaxy Express 999 eut egalement l'honneur d'une sortie en salles aux Etats-Unis deux ans apres, mais dans une version amputee d'une demi-heure sous le motif "trop long" (Nausicaa de Hayao Miyazaki subira le meme sort...)
Nous l'avons eu en France aussi... diffuse dans quelques rares salles lors des Nuits Manga de Kaze vers 1995 (je l'avais vu comme ca l'epoque d'ailleurs).



En 1981 sort le 2eme film, de 2h20 cette fois, intitule Adieu Galaxy Express 999, grosso modo toujours avec le meme staff aux commandes. La 1ere chose qui saute aux yeux, c'est un gros bond en avant au niveau realisation. Graphisme et animation sont superbes, et enterrent le film precedent qui etait juste "bien". Quant a la bande-son, elle est cette fois signee Osamu Shouji (avec la participation de Kentaro Haneda!), et elle est juste magistrale.
Bon, maintenant, si niveau technique Adieu enterre l'opus anterieur, niveau scenario c'est une autre histoire... Une suite paraissait incongrue. Au vu de la fin du film precedent, et de la separation de nos deux heros qui ne pouvait etre que definitive, vouloir reprendre l'histoire ne pouvait qu'en amenuiser la force, et c'est effectivement ce qui s'est passe. Attention, ce film tient tout a fait la route! Mais il s'agissait d'une suite a mon sens inutile, d'autant que la scene finale n'est guere differente de celle du premier... Et la encore, Harlock y joue un role non negligeable, bien que moins important. Notons aussi que c'est la seule fois qu'on verra enfin a quoi ressemble vraiment le fameux controleur du train!
Cela reste un incontournable a voir. A mes yeux, les deux episodes se valent plus ou moins et je ne parviens pas a les departager, leurs qualites et leurs defauts respectifs se contre-balancant.


Adieu ne marchera pas aussi bien que The Galaxy Express 999, mais fera tout de meme un score tres honorable (il a rapporte "seulement" 1,1 milliards de yen contre 1,6 milliards pour le precedent).



Voila, cet article est fini et... ah zut. Le 3eme film vous dites? Mmh oui, c'est vrai, il y en a bien un 3eme...
Sorti en 1998, soit 17 ans apres Adieu, il ne dure que 54 minutes et porte le titre de Eternal Fantasy. En fait, il etait prevu de sortir la suite en 1999 (je vous laisse deviner le pourquoi de cette date :) ) sous la forme d'un autre long-metrage de 2 heures. Le hic, c'est que Eternal Fantasy s'est vautre au box-office (il a rapporte 200 millions de yen, alors que la Toei en attendait au moins 4 fois plus!!), et a cause de cela on n'a jamais eu la suite. Ce film est donc une simple introduction qui coupe en plein milieu de l'histoire. Ca aurait pu etre rageant mais finalement, n'etait-il pas condamne d'avance? Apres le 1er opus, aucune suite ne se justifiait. Bon, on a quand meme eu Adieu, admettons. Mais la, 3eme fois, ca ne passe plus, ca fait vraiment trop rechauffe. Reste a savoir toutefois s'il fait bel et bien suite a Adieu (ce qui n'est pas sur du tout) ou alors s'il l'occulte totalement et se situe dans un monde parallele (connaissant Matsumoto, ce ne serait pas etonnant). Mais meme dans ce cas, ce n'est pas tres convaincant. Sans etre un gros navet, ce dernier opus est simplement tres moyen, et meme sa realisation ne parvient pas a le sauver (Adieu est infiniment plus beau).
A noter que le Yamato devait apparaitre en cross-over dans la 2eme partie...
Terminons en precisant que ce sont les doubleurs d'origine qui reprennent du service.



Les deux premiers sont deux chef d'oeuvre a voir absolument (le 1er est meme sorti officiellement en DVD en France, vous n'avez donc aucune excuse), quant au 3eme oubliez-le.

Je terminerais en signalant une version alternative du 1er film, sous forme de jeu d'aventure sur Playstation, nomme Matsumoto Leiji 1999, sorti en 2001. En fait c'est la meme histoire mais en plus affrondie, et proposant une confrontation avec le Yamato (et creant ainsi un lien avec Captain Harlock!), ainsi que la seule et unique reapparition des Mazones (Sylvidres) dans une oeuvre de Matsumoto!


Trailer du 1er film

et un petit extrait du 2eme


Le celebre theme de Godaigo



jeudi 11 juin 2015

1000 nen joou / Queen Millenia

1999. La fin du règne de la reine Millenium approche. Les habitants de la planète Ramétal se réveillent de leur long sommeil et leur planète quitte son orbite pour se diriger sur la Terre. La reine  Millenium vit sur Terre sous l'identité de Yayoi, une jeune institutrice. Celle-ci a passé mille ans au contact des Terriens et s’y est attachée. Elle ne peut se résoudre à faire son devoir, et tente de trouver le moyen de coexister entre humains et habitants de Rametal. Mais ces derniers décident d’attaquer la Terre.


Nous parlons ici du film de 1982, et non de la serie TV qui lui est anterieure d'un an. Il ne s'agit d'ailleurs pas vraiment d'un resume de cette derniere, mais plutot d'une nouvelle version de l'oeuvre, avec pas mal de changements et une ambiance resolument "a part".

J'ai lu un avis qui qualifiait ce long-metrage de "contemplatif". C'est exactement ca. Non pas que sur les 121 minutes qui le composent il ne se passe pas grand-chose, mais c'est avant tout une experience visuelle ET (tres important) sonore, veritablement onirique. Cet anime mise avant tout sur l'emotion et l'esthetique. Il est egalement assez apocalyptique, a l'instar d'autre DA de cette epoque dont nous avons deja parle (comme Ideon ou Future Wars), la Terre se retrouve ravagee, avec la majeure partie de ses habitants morts... Meme si la derniere scene est un message d'esperance, ce qui permet a Queen Millenia d'echapper au cote "film qui plombe le moral a la fin".


La musique est composee par Kitaro, celebre musicien qui n'a pourtant rien fait d'autre en animation a ma connaissance. La bande-son est de type "new age au synthetiseur du debut des annees 80 dans l'espace", et litteralement "planante". Elle s'accorde a merveille a l'ambiance contemplative et melancolique de cet anime, et contribue au moins pour 50% a l'emotion qu'il vehicule.


Le film est sorti en VHS en France en 1985, avec quelques noms connus au doublage, mais la traduction est assez... speciale. Disons meme incomprehensible par moments. Quant aux noms propres, c'est bien d'avoir garde les noms japonais originaux, mais prononces a la francaise, j'ai du mal. Hajime devient donc "Ajim", et on a droit a un beau "vous allez voir comment se battent les Amamori" avec la liaison qui va avec... "les Zamamori"(!!!)

Princesse Millenium (titre francais alors qu'il s'agit d'une REINE et non d'une princesse...) est sorti au cinema au Japon le meme jour que le 3eme film de Gundam, mais a pratiquement rapporte autant que ce dernier, ce qui est une jolie performance.



Je vous conseille vivement d'y jeter un oeil. Il y a des points du scenario qui ne sont pas traites autant qu'ils devraient l'etre, sans doute a cause de la duree (la serie faisait 40 episodes tout de meme), mais comme je l'ai dit plus haut, c'est avant tout une incroyable experience emotionnelle.

Petite anecdote pour terminer; on sait a quel point Leiji Matsumoto s'amuse avec ses personnages, et il ne faut pas chercher de lien direct avec ses autres oeuvres. Neanmoins, cela ne vous aura pas echappe que le nom de la planete Rametal est le meme que l'astre eponyme dans Galaxy Express 999, et il est desormais admis officiellement que Queen Millenia n'est autre que... la mere de Maetel et d'Esmeraldas!!

Trailer

Le tres beau theme principal

jeudi 4 juin 2015

L'histoire du robot anime

J'ai essaye de ne pas m'eparpiller, au risque que cet article fasse plusieurs dizaines de pages, mais de faire court et digeste, meme pour un neophyte.


La 1ere serie TV de l'animation japonaise est deja un anime de robot (au sens large), puisqu'il s'agit de Tetsuwan Atom (Astro Boy) en 1963, et Tetsujin 28 suivra quelques semaines apres. Neanmoins, des 1959 et 1961, ces deux oeuvres avaient ete adaptees pour la television tres brievement sous forme de series live minimalistes (pour l'anecdote, la TV existait au Japon depuis 1939, mais on se doute de l'utilisation dont elle fut faite les premieres annees...)
Ces deux programmes vont perdurer environ 3 ans chacun, mais ensuite... plus rien. A la place, les enfants japonais se passionnaient pour les super-heros a la Ultraman ou les series avec des mechas mais sans robots, comme les Thunderbirds par exemple. Cette derniere serie fut diffusee ici en 1966 (soit juste un an apres sa diffusion britannique), et fut tres populaire, au point de se voir rediffusee 5 fois de 66 a 74!. Notons meme qu'un DA 100% japonais fut realise en 1982 sous le titre Technoboyger, anime a l'audience tellement catastrophique que les 6 derniers episodes ne furent jamais diffuses (on les trouve neanmoins sur la DVD-BOX sortie en 2014... On se demande a combien d'exemplaires elle s'est vendue tiens!)

Gros collectors!! Le live de Atom...
...et Technoboyger!

Thunderbirds va grandement influencer le tokusatsu et l'animation; en fait, les bases du genre Super Robot sont la: la base secrete, les sequences de course dans les couloirs, de decollage des vaisseaux, les uniformes... il ne manque plus que le robot. Go Nagai notamment, sera tres fortement marque par cette serie.

1966, c'est aussi l'arrivee de deux monstres sacres du tokusatsu (et desormais du patrimoine culturel nippon): Ultraman et Kamen Rider. Le fait que Ultraman devienne geant pour combattre d'autres monstres de la meme taille inaugure lui aussi les futurs Super Robots. Gatchaman (1972) aura une influence importante sur des series de robots de la 2eme moitie de la decennie, comme Combattler V ou Golion, qui proposent egalement un groupe de 5 pilotes de couleurs differentes.

Gatchaman
Golion
C'est aussi en 1972 que va survenir LA revolution, celle qui inaugure ce qui va devenir le genre majeur en japanimation: Mazinger Z, produit par la Toei Animation et tire d'un manga de Go Nagai. Ce n'est pas le 1er robot geant, mais c'est la 1ere fois qu'il etait pilote de l'interieur et de plus, dont le pilote criait le nom des attaques lorsqu'il les executait. C'est egalement la 1ere fois qu'il y avait un systeme d'assemblage (la soucoupe qui va s'encastrer dans la tete du robot). Il disposait egalement d'un nombre important d'armes differentes, certaines venant s'ajouter en cours d'histoire (y compris la capacite de voler), ce cote "evolutif" n'existait pas chez Tetsujin 28.
De plus, il y a une sorte de synergie entre le pilote et le robot, qui devient quasiment un personnage a part entiere, et qui semble presque posseder une ame.

Mazinger Z

Enorme succes, qu'on doit pouvoir comparer a celui de Grendizer en France quelques annees plus tard, l'anime va se poursuivre presque deux ans, sur 92 episodes. En Septembre 1974, il beneficiera d'une suite directe avec un robot plus puissant - Great Mazinger - se situant dans le meme univers et reprenant un certain nombre des personnages de Z. Mazinger Z reviendra d'ailleurs dans le dernier episode pour preter main-forte a Great.
Mais des le mois d'Avril, un autre anime de robot etait apparu a la television japonaise: Getter Robot, toujours de Go Nagai (qui va regner en maitre sur toute la japanim pour garcons durant quelques annees). Enfin oui et non. Go Nagai ET Ken Ishikawa, un de ses assistants, qui est vraiment le pere de Getter Robot. Cette fois, on a 3 robots (et donc 3 pilotes) qui s'assemblent pour donner naissance a 3 formes possibles: une plutot aerienne, une terrienne, et une sous-marine. Autant dire que ce concept d'assemblage va lui aussi marquer au fer rouge le genre robot...

Getter Robot

En 1975 debute la 1ere serie de robot "non-Nagaienne", a savoir Raydeen, produit par la Sunrise (qui se nommait Soueisha a l'epoque). Alors que les Mazinger et Getter provenaient de la technologie, Raydeen joue la carte de l'empire disparu de Mu. Le cote "drama humain" est egalement davantage mis en avant, ce qui attirera aussi un public plus age.
En 1975 voient egalement le jour deux autres robots de Nagai, Koutetsu Jeeg, dont les differentes parties s'assemblent via une sorte de magnetisme, et UFO Robot Grendizer (Goldorak). Si ce dernier n'a pas connu un succes phenomenal au Japon (mais tres honorable a l'epoque tout de meme), malgre sa qualite de realisation largement superieure aux autres anime de l'epoque, il presentait certaines caracteristiques qui en font une nouvelle etape. Deja, pour la 1ere fois, le heros n'etait plus un ado Japonais au sang chaud, mais un adulte extra-terrestre calme et introverti. De plus, le cote dramatique etait bien plus prononce que dans les series anterieures. Ceci associe au design global de l'oeuvre a attire un public plus age ET feminin (qui jusque la ne regardait pas ce genre de serie). Le phenomene yaoi debute vraiment avec Grendizer et Danguard A, diffuse juste apres, et dans la meme veine.

Raydeen
Grendizer
En 1976 sort Gaiking, toujours de la Toei, avec cette fois pas moins de 8 pilotes differents! (ce record sera toutefois largement battu par Dailagger XV en 1982 et ses 15 pilotes!!)
1976 est vraiment une annee faste puisque pas moins de 7 anime de robots sont en cours ou fin de diffusion cette annee-la... Et notamment le celebre Combattler V, qui est une sorte de Gatchaman avec des robots, et le 1er "vrai" robot a assemblage (Getter Robot etait plus dans le registre de la transformation que de l'assemblage a proprement parler).

En 1977 arrive Zambot 3 de la Sunrise. Realise par Yoshiyuki Tomino, le pere du futur Gundam, cet anime va trancher avec l'ambiance bon enfant des series precedentes. Dans Zambot 3, les Terriens rendent le robot (et ses pilotes) responsable de leurs malheurs, l'ambiance est tres sombre, et les morts sont legion, y compris chez les civils innocents, enfants y compris. Les 3 pilotes du Zambot sont egalement des enfants (d'une douzaine d'annees), et 2 d'entre eux periront dans le dernier episode. Ce DA etait tres choquant a l'epoque, et est plutot du genre a plomber le moral.

Zambot 3
A partir de la, le nombre de series de robot va chuter de moitie, seulement 4 series en 78, dont Daimos, genre de version robot de Romeo et Juliette, et Daitarn 3, antithese de Zambot 3, serie joyeuse et assez loufoque. Phenomene de lassitude surement.
Mais le renouveau va se produire en 1979, avec la 1ere serie de Real Robot, Gundam.
Jusque la, on avait systematiquement un heros (ou un groupe de heros) qui luttait contre un envahisseur non-humain voulant conquerir la Terre. Desormais, les Terriens se font la guerre entre eux, et les robots sont de simples machines de guerre sorties de l'usine, meme si certaines sont largement plus puissantes que d'autres. Fini le manicheisme, il y a des bons et des mauvais dans chaque camp. Le terme robot est egalement remplace (pour Gundam) par celui de Mobile Suit.
Mais la serie n'a pas trouve son public. Trop complexe pour des enfants, elle fut raccourcie de quelques episodes pour limiter la casse. Son heure de gloire viendra, mais pas tout de suite.

Gundam
En 1980, deux nouvelles series "a l'ancienne": Trider G7 et Daiohger, deux series tres sympathiques et au ton assez leger.
A partir de cette annee-la, la quasi-totalite des series du genre seront diffusees sur la chaine TV Tokyo, qui plus globalement s'investit beaucoup dans les progammes pour la jeunesse.
Pourtant, on ne peut pas dire que Baldios ou Ideon (chef d'oeuvre du Space opera), sortis cette annee egalement, soient vraiment destines a la jeunesse... Les deux series sont dramatiques, violentes, et apocalyptiques a la fin. Tout comme pour Gundam, elles n'auront pas le succes escompte et seront amputees de quelques episodes.

Baldios (toute l'humanite disparait. Cool...)
En 1981 arrivent Blaiger et Dougram. Blaiger est la 1ere partie d'une trilogie assez originale, mais c'est surtout Dougram qui est a retenir. Sans doute la plus longue serie de robot jamais realisee (une centaine d'episodes), elle est l'oeuvre de Ryosuke Takahashi et annonce le futur Votoms; en gros c'est comme Gundam mais en bien plus realiste d'un point de vue technologique. C'est vraiment le cote intrigue politique qui domine.
En 1981 Gundam revient... mais au cinema, sous forme de trois films qui resument la serie TV en l'ameliorant. Et la, c'est la revelation. Enorme succes, le public (re)decouvre alors Gundam. La premiere generation d'otaku, qui avait deja connu Yamato durant la decennie precedente, va commencer a s'affirmer, et notamment certains d'entre eux vont aller jusqu'a faire la queue la veille devant le cinema... On n'avait jamais vu ca.
Ideon va avoir la chance de connaitre le meme traitement, meme si sa popularite est moindre.

En 1982-83 sortent quelques rares series de Super Robot comme Acrobunch ou Albegas, mais les Real Robot, essentiellement de la Sunrise, vont regner en maitres durant toute la decennie.
1982 c'est notamment Macross. Le public vise est plus age, c'est celui qui avait vu Mazinger Z quelques annees plus tot, et qui veut desormais quelque chose de plus adulte. Macross sera un des anime-phares dans l'histoire du mouvement otaku. D'une certaint maniere, on peut presque dire qu'avec le personnage de Lynn Minmay, on tient le premier personnage "moe" de la japanimation...

Macross
10 nouvelles series en 83, soit quasiment une par mois! Heroic fantasy avec Dunbine, aventure avec Vifam, Espers avec Govarian, et surtout politique avec Votoms, le genre Real pousse a son paroxysme. De la SF austere, au scenario complexe, avec des machines de guerre qui ne sont rien d'autre que des machines de guerre. Le cote negatif, c'est que ce genre de serie n'aide pas a vendre des jouets, au grand dam des sponsors... Le tourbillon Famicom ne va egalement pas tarder, ce qui explique en partie la chute vertigineuse du nombre de series de robot a partir de 1986-87.

Votoms
La vague perdure en 84 avec encore 9 nouveaux anime (ce qui nous fait donc 19 DA de robots en 2 ans!! Comme j'aurais aime vivre au Japon a cette epoque...): western avec Bismarck (plus connu chez nous sous son adaptation US, Sab-Rider), "a la Star Wars" avec L-Gaim, ou le retrour de Go Nagai avec God Mazinger (serie sans aucun rapport avec les autres Mazinger). C'est egalement l'annee ou sort le film de Macross, un petit chef d'oeuvre.

En 1985, on retiendra particulierement Dancougar et ses 4 pilotes "tete brulee" (d'habitude, dans un groupe, il n'y en avait qu'un. La, ils le sont tous...), Tobikage le robot ninja (etrange concept), et Layzner, genre de Hokuto no Ken avec des mechas (tout du moins la seconde partie de la serie). Mais le plus importamt, c'est que Gundam revient avec Z-Gundam, qui est la suite de la serie de 79, quelques annees plus tard. On y retrouve la plupart des personnages, desormais plus ages. Incontestable reussite, il s'agit sans doute du volet le plus abouti de la saga.

Z Gundam
Rebelote en 86 avec Gundam ZZ, la suite de Z, qui debute une semaine apres. Malheureusement, on passe d'une ambiance sombre et dramatique a un cote comique prononce, sans compter l'absence des deux personnages principaux de la saga, ce qui fait que l'anime connaitra un succes beaucoup moins important...
1986 voit aussi Machine Robot Chronos et les Transformers, ou pour la premiere fois les robots sont pensants et ne sont plus pilotes.
On termine avec Dragonar en 87, qui est une sorte de version revisitee de Gundam, mais en plus realiste et avec un ton nettement plus leger. Et Dragonar marque la fin de cet age d'or du Real Robot. De 87 a 89, on ne denombrera que 7 nouvelles series, soit moins que pour la seule annee 83!!

Dragonar (superbe mecha design de Masami Obari)
En 1988, la trilogie originale de Gundam s'acheve avec le film Char's Counter Attack. Suivront les spin-offs sous forme d'OVA 0080 l'annee suivante et 0083 encore un an apres, deux des plus beaux opus de la franchise.

Mais 88, c'est aussi un tout nouveau type de robot qui fait son apparition, le robot SD avec Wataru. Melange d'aventure, de comique, et fortement inspire jeu video, Wataru fait un carton chez les enfants. Il sera suivi par d'autres series du meme type comme Granzort.
Parallelement, les otaku ne sont pas laisses de cote, car on leur propose les OVA de Patlabor (pour le Real) et Gunbuster (pour le Super). Desormais, pour plusieurs annees, la tele proposera plutot des series pour les plus jeunes, alors que les animefans se tourneront vers les OVA.

Wataru
Patlabor
Car a partir de 1990, Sunrise lance sa serie des "Brave" avec Exkaizer. Les robots (pensants), concus de maniere a pouvoir vendre un maximum de jouets, sont pilotes par des gamins de 10-12 ans (identification du spectateur), avec un graphisme qui s'eloigne grandement du realisme de celui des annees 80. Suivront notamment Firebird ou Da.Garn.

Les differents Brave de la Sunrise
1992 nous propose les OVA de Giant Robo, qui donne naissance au style graphique "neo-retro".
Le seul souci concerne le rythme de parution, 7 episodes entre 1992 et 1998...

En 1993, la franchise Gundam nous offre neanmoins V-Gundam, qui sera la derniere serie a laquelle participera Tomino avant longtemps. Hecatombe sans nom, on renoue avec une serie tres dark.
Etrangement, c'est aussi une annee de remake de vieux Super Robots, comme Tetsujin 28 FX ou Getter Robot Go.

En 1994, Ray-Earth, oeuvre de Clamp, propose la 1ere serie de robots "de type shojo" sur fond d'heroic fantasy. Il faudra attendre 2 ans pour voir Escaflowne dans le meme registre.
La meme annee voit aussi G Gundam, le 1er Gundam "Super Robot", une serie auto-parodique de type nekketsu mais incroyablement prenante en meme temps.

Ray-Earth
Mais c'est en 95 qu'une nouvelle page va se tourner avec Evangelion de la Gainax. Une serie veritablement adulte, audacieuse dans ses thematiques ou sa mise en scene, un type de personnages jamais vu jusqu'alors, en font un veritable phenomene de societe.

Terminons en 1997 avec Gaogaiger, qui debute comme une serie de Super Robot "classique" mais vire a l'epique passe la premiere moitie de la serie. Les auteurs ont tout exagere au maximum.

Evangelion

Et malheureusement, depuis 20 ans, on ne peut pas dire qu'il y ait eu de nouvelle serie de robot marquante, sauf peut-etre Guren Lagan, mais qui est plus une serie hommage qu'autre chose, voire Gundam Build Fighters, qui rentre dans le domaine de la metafiction, puisque les heros sont des fans de Gundam, qui est - comme dans notre monde - un simple anime dans cet univers!
Ce qui est surtout a retenir de ces deux dernieres decennies, c'est le nombre important de franchises qui perdurent (du Gundam et du Macross a la pelle).


Desormais, Super et Real coexistent en bonne harmonie. Quelle sera la prochaine etape? Qui sera le prochain Mazinger Z, Gundam, Macross, ou Evangelion?