C'était un nom propre, c'est devenu une appellation politico-médicale : qui pense pouvoir absolu dit César et césarisme. Chacun des douze Césars présenterait les signes cliniques de la maladie, voire de la folie, à quoi le pouvoir solitaire conduit. De Domitien torturé par la hantise de l'assassinat à Néron déclamant ses poèmes à la lueur du grand incendie de Rome, les clichés ne manquent pas. De même que les tentatives de réhabilitation. Régis F. Martin démonte ces interprétations mythiques et, en se fondant sur la totalité des sources exploitables et les recherches les plus récentes, il dresse le portrait aussi bien physique que moral des empereurs, et pose le problème toujours actuel des rapports de l'homme avec le pouvoir absolu.
Le titre se passe de commentaires, au moins on sait de quoi on parle :) Il s'agit donc d'une etude sur les douze premiers empereurs romains (enfin onze + un, Cesar ne l'ayant jamais ete, contrairement a une idee repandue)
Il ne s'agit pas d'une biographie mais d'une analyse de chacun d'entre eux, sur differents aspects physiques et mentaux: leur etat de sante, leur education, leur attitude face au pouvoir, leur sexualite, etc...
L'auteur tente ainsi de demontrer que contrairement a une idee recue, certains n'etaient pas forcement fous (meme si pour Caligula, cela ne fait en effet guere de doute), et essaie de les restituer dans le contexte de l'epoque.
L'ouvrage ne traite pas les Cesars un par un, mais theme par theme, ce qui etait sans aucun doute le meilleur choix possible.
Les 400 pages se lisent d'une traite, le tout est fort interessant, clair et simple a comprendre. Un seul petit bemol sur le chapitre consacre aux maladies, c'est parfois assez pointu, et sans un minimum de connaissances medicales, on risque d'etre un peu perdu.
"Les douze Cesars", Regis F Martin, 2007, Tempus Perrin
Régis F. Martin, né en 1952, est agrégé de lettres et docteur d'Etat. Auteur d'une thèse sur les problèmes pathologiques et psychologiques des premiers Césars, il enseigne à l'université de Lille III.
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