vendredi 28 décembre 2018

Dairugger XV

Titre original: Kikou Kantai Dairugger XV
Annee: 1982
Nombre d'episodes: 56 episodes (en fait 52, les 4 derniers ne sont qu'un resume de la serie)
Auteur: Saburo Hatte
Au XXIIIeme siecle, la Terre a deja explore une partie de son environnement galactique, et decouvert deux autres peuples tout aussi avances, ceux de la planete Mira et de la planete Sara. Les trois planetes ont alors forme une alliance, et lance un programme d'exploration spatiale a plus grande echelle. Un groupe de vaisseaux accompagne du robot Dairugger part ainsi a la recherche de nouveaux mondes, la ou aucun humain n'a encore pose le pied... Mais durant leur periple, ils vont tomber sur le peuple plutot belliqueux des Galveston, eux aussi en quete d'une nouvelle planete, mais pour qui celle-ci est vitale. En effet, leur astre est en train de mourir, et ils doivent trouver au plus vite un nouvel endroit ou pouvoir emigrer.


Gachis. C'est ainsi que je pourrais resumer cet anime. Pas qu'il soit mauvais a proprement parler, ca se laisse regarder, mais son incroyable potentiel est juste totalement sous-exploite!!
Genre de croisement entre Star Trek et Yamato en version robot anime, Dairugger XV aurait pu etre une piece majeure de la SF nippone. Tant de concepts allechants pour ne pas les developper, c'est juste une enorme frustration...
Sans doute un record absolu, mais le XV du titre n'est pas du au hasard: le robot compte en effet 15 pilotes!!!!!! 15 vaisseaux qui peuvent ou s'assembler par groupe de 5 (et donc donner 3 plus gros vaisseaux), ou carrement les 15 ensemble pour creer le robot Dairugger. Les personnages sont ainsi scindes en 3 equipes: Air (leader: Manabu Aki), Terre (leader: Walter Jack), et Mer (leader: Miranda Keets)
Sauf que. Ce groupe est cosmopolite, comme dans Star Trek. Si (evidemment...) les Japonais sont les plus nombreux, on trouve egalement des Americains, dont deux Noirs (et un Russe mais du cote du commandement de la flotte), et quelques extra-terrestres de Mira et Sara. Et tout le monde vit en harmonie totale, sans aucun decalage culturel... Dans Star Trek, un des interets de Monsieur Spock, c'est que justement il etait culturellement different, et cette opposition vis-a-vis du reste de l'Enterprise donnait tout son sel a la serie. La, JAMAIS, a aucun moment, il n'y aura la moindre difference marquee, ni la moindre tension, entre deux groupes ou meme deux individus... D'ailleurs, meme sous forme de court flashback, jamais on ne saura comment ni dans quelles circonstances les Terriens sont entres en contact avec les peuples sus-cites. Aucune info non plus sur l'origine de la creation du robot.

Et si vous pensiez qu'au moins on allait s'attarder sur les personnages... Hormis les 3 leaders, on va dire que 5 ou 6 autres personnages sont parfois mis en avant, mais les autres basta. Il y en a carrement un ou deux dont je crois bien ne jamais avoir entendu UNE SEULE REPLIQUE sur les 52 episodes!! On les voit parfois dans le decor, ca s'arrete la... On aurait pu au moins souhaiter un episode centre sur chacun d'entre eux mais meme pas.
Et pour les autres de toutes facons... Manabu est clairement LE heros mis en avant, mais a l'instar de Walter et Miranda, il est tout propre sur lui, obeit sagement aux ordres en militaire consciencieux, bref c'est plutot chiant. Pas vraiment d'histoires de coeur non plus helas.
A la limite j'aime bien Ise, le capitaine du vaisseau principal, mais j'ai toujours eu un faible pour ce genre de personnage (Bright Noa, Jordan Bess, Okita...)
Bref, tout ce qui peut etre du cote des heros on oublie.
Les Galveston par contre... Ah, voila l'interet principal de l'anime! (Honnetement, au bout d'un moment, je ne regardais plus que pour eux) Ils sont tres nombreux, meme si beaucoup ne seront la le temps que d'un seul episode (et, effet comique volontaire ou pas, beaucoup portent des noms a consonnance europeenne comme Socrate, Rocher, Laurent, Sim, Laffite, Marius, Gomez, Bertrand, ou encore Danton... Quant a leur chef, ultra-efface et qu'on ne verra quasiment jamais, il se nomme Corsaire!), et les relations de fidelite/trahison seront bien mises en avant. Et a ce propos, comment ne pas parler de Teles, qu'on pourrait presque considerer comme le veritable heros de l'histoire. Bien que Commandant d'une partie de la flotte de Galveston, il est initialement un pacifique convaincu, et va tout faire, et ces des le premier episode, pour ne pas a avoir a entrer en conflit avec les Terriens. Cela lui vaudra de nombreux ennuis, dont une retrogradation, puis plus tard un emprisonnement. Mais meme s'il est minoritaire, il y a d'autres militaires chez Galveston qui partagent ses idees (nous retiendrons notamment Drake, un bon perso lui aussi), et toute la serie va jouer la-dessus; a savoir une confrontation, directe ou derriere les coulisses, entre l'Etat-major qui desire une guerre totale, et la branche pacifiste qui ne souhaite que des relations amicales avec les Terriens.
Teles, il a trop la classe. Raffine, intelligent, charismatique... Dommage que [spoiler]
Il souffre d'une mort "de merde", un peu comme Black Condor dans Jetman, a savoir a la toute fin du dernier episode, une mort totalement inutile et qui n'apporte rien a l'histoire.
Le mecha design n'est pas vilain, mais on sent une petite influence Real Robot. Neanmoins, les combats (bien que nombreux) ne sont clairement pas l'interet de la serie, qui se pose avant tout en termes de strategie/diplomatie. A de nombreuses reprises, tout sera fait, que ce soit du cote des Terriens que de celui des Galveston, pour eviter un affrontement. Malheureusement, durant la seconde moitie de la serie, du fait de la mise au rebut de Teles, cela sera beaucoup moins frequent. On visionnera donc Dairugger XV avant tout pour les Galveston et le cote "militaire" de la chose.
La fin, si elle est plutot du genre happy end, laisse quand meme un gout amer, une des toutes dernieres repliques etant "Peu importe qu'on ait gagne ou perdu, quel gachis que cette guerre".

Enfin, je terminerai sur un autre point vraiment decevant: la musique. Elle est signee Seiji Yokoyama bordel!! Et pourtant... Non seulement elle est tres pauvre (peut-etre une dizaine de BGM en tout et pour tout... C'est l'impression que ca m'a donne en tous cas), mais plus grave encore, c'est vraiment tres peu inspire. Dur de se dire qu'a peine 4 ans plus tard, le compositeur signera la magistrale bande-son de Saint Seiya. Et, non, ce n'est pas une question de dates, car les OST de Captain Harlock (1978) ou de Dracula (1980) etaient de vraies reussites. Je ne comprends pas ce qui a pu se passer.

Non, vraiment, Dairugger partait avec de super bonnes idees, qui ont pour ainsi dire toutes ete mises au placard des le premier episode, ce qui fait de cet anime un gachis monumental :( Dans l'absolu, on va dire que c'est une serie moyenne, qui parvient a tirer son epingle du jeu grace aux Galveston; sans cela elle serait franchement mediocre. A noter qu'a ce jour, elle fait partie des rares anime Toei a n'avoir jamais ete edites en DVD!

L'opening (musique de Yokoyama la aussi)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire